Quand l'informatique se conjugue au féminin

«À l’heure actuelle, nous avons 24 étudiantes sur un total de 214 dans notre filière Informatique et Système de communication (ISC). C’est le plus grand nombre absolu et en proportion jamais atteint depuis vingt-quatre ans. Et probablement depuis toujours!» se félicite Paul Albuquerque, responsable de la filière ISC à la Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture (HEPIA), à Genève.

Même si elles sont encore minoritaires dans ce domaine, de plus en plus de jeunes femmes choisissent les filières de formation technique. Elles s’ouvrent ainsi des perspectives professionnelles passionnantes. Sans oublier leur haute employabilité. En effet, sous l’œil de l’employeur Antoine Hayoz, CEO de Hasa Informatique, la logique du métier n’a pas de genre. Et c’est tout naturellement que son équipe est mixte.

Équation du futur

Mayer Gerber est en 3^e année du CFC informatique, développement d’applications, avec maturité intégrée. Elle adore les sciences qui lui permettent de comprendre le monde environnant.

Malgré ses notes qui la destinaient au collège, l’idée de procéder autrement l’a séduite. «En ce moment, j’ai un terrible intérêt pour les applications webmobiles, que j’aimerais approfondir. Tout comme le violon alto, le badminton ou les créations artistiques en tissu, en crochet… Des journées de quarante-huit heures, ça serait incroyable!»

Celle qui vise la passerelle DUBS pour s’inscrire en mathématique à l’Université de Genève (UNIGE) prépare actuellement son travail de diplôme (TPI) traitant des oiseaux migrateurs. Avec le sens de l’observation, en plus.

Cybersécurité

Au moment du choix professionnel, Firesalam postule auprès de Skyguide en qualité d’apprentie informaticienne, option exploitation et infrastructure, et signe le contrat dans la foulée.

Depuis trois ans déjà, elle découvre les nombreux services de l’entreprise. «Je suis là pour apprendre. Le fait que je sois une femme en informatique n’a pas d’importance: je m’adapte et l’équipe me soutient, sans traitement de faveur. C’est un métier où l’on ne peut pas faire semblant: on a les compétences ou on ne les a pas.»

À l’avenir, c’est dans la cybersécurité que la future informaticienne se dirigera.

Puces électroniques

Après un CFC d’électronicienne suivi du diplôme ES de technicienne en électronique, Laureen Galster travaille à plein temps au CERN, où elle s’occupe de puces électroniques pour les instruments de physique.

Sur cet élan, elle vient de débuter, en parallèle, un bachelor en ISC, en formation du soir, à HEPIA. «L’horaire est chargé, mais cette formation me permettra de développer mon intérêt pour l’intelligence artificielle. L’IA bouleverse peut-être certains domaines professionnels, mais elle permettra également de créer d’autres emplois dont on ne s’imagine pas encore la contenance», préfigure la professionnelle.

Avec succès

Après sa maturité gymnasiale, Inès Maya s’engage (après une passerelle) dans des études en informatique à la Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA), où les concepts théoriques sont rapidement utilisés dans des cas réels. «J’ai vu durant mes études de plus en plus de femmes se lancer dans le domaine technique avec succès.»

Aujourd’hui administratrice TIC-sécurité auprès de l’Association des Communes Genevoises, elle gère la sécurité informatique de plus de 45 communes du canton. Il s’agit de mettre en place des stratégies de prévention contre toute attaque de virus ou hacking, décrit-elle.

Plus d’information www.orientation.ch

Texte : Eliane Schneider, Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue, DIP / Photos en tête de page : SWISSTECLADIES

Article également paru dans la Tribune de Genève en ligne du 9 Octobre 2024