Prévenir les violences intrafamiliales liées à l'identité de genre

A l'occasion de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, la biphobie et la transphobie, ce mercredi 17 mai 2023, le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences (BPEV) diffuse une nouvelle image sur l'ensemble du réseau des TPG, dans le cadre de la campagne STOP VIOLENCES A LA MAISON.

Ce nouveau visuel aborde pour la deuxième année consécutive la problématique des violences intrafamiliales en lien avec une thématique LGBTIQ+. En 2022 le visuel diffusé avait abordé le sujet de la violence intrafamiliale en lien avec l'orientation affective et sexuelle, et cette année la violence intrafamiliale est abordée pour la première fois en lien avec l'identité de genre.

L’objectif est de sensibiliser la population à ces formes particulières de violence. Le message exprimé a également pour vocation d’encourager les personnes concernées et les proches à demander de l'aide.

A travers cette nouvelle image, l'Etat de Genève mène une action à la croisée de la prévention des violences domestiques et des violences et discriminations à l’encontre des personnes LGBTIQ+. Elle vise à encourager les personnes concernées à solliciter de l'aide auprès du réseau associatif spécialisé.

L’ensemble de cette opération de sensibilisation a été réalisée en collaboration avec la commission consultative sur les thématiques liées à l'orientation sexuelle, l'identité de genre, l'expression de genre et les caractéristiques sexuelles (CCLGBTIQ+), et en particulier sa sous-commission violence.

Une formation spécifique est donnée au personnel répondant à la ligne téléphonique 0840 110 110, gérée par La Main Tendue.

Quelques chiffres

Ces dernières années les jeunes trans* et non binaires semblent être de plus en plus visibles dans la société. Différentes recherches estiment que les jeunes qui s'identifient autrement que comme personnes cisgenres (cisgenre: dont l'identité de genre correspond au sexe qui a été assigné à la naissance) seraient entre 1,2 et 2,7 % de la population du même âge1. Ce pourcentage semble se retrouver dans certaines recherches en Suisse romande, comme dans la recherche vaudoise effectuée auprès de 1817 jeunes en deuxième année de formation post-obligatoire, parmi lesquels 20 jeunes s'étaient identifiés comme trans* ou en questionnement face à leur identité de genre2.

A Genève, le chiffre de personnes concernées est estimé par le réseau associatif à environ 200 pour les jeunes qui commencent un questionnement de genre les amenant à envisager au moins une transition sociale, voire à consulter un médecin ou un psychologue.

La prise en charge proposée à Genève

A Genève plusieurs associations offrent une prise en charge aux personnes concernées et à leurs proches.

Il s'agit plus particulièrement du Refuge, ouvert aux personnes jusqu'à 30 ans et dont l'orientation sexuelle ou l'identité de genre, réelle ou en questionnement, crée des difficultés à l'école, dans la société ou au sein de la famille, ainsi qu'à l'entourage et aux corps professionnels de l'encadrement. Dans sa prise en charge, il propose de trouver des solutions permettant d'éviter la rupture scolaire, professionnelle, sociale ou familiale et/ou de restaurer les liens brisés. Dans les cas où la personne est chassée du domicile, le Refuge peut également offrir une solution temporaire d'hébergement. Des groupes de parole et des activités communes complètent le dispositif.

L'association Epicène et le pôle Trans de l'association 360 offrent également des prises en charge individuelles, familiales ou de groupe, hormis l'hébergement.

 

 


1.Zhang et coll, 2020, cité dans Pullen Sansfaçon Annie, Medico Denise, Jeunes trans et non binaires, de l'accompagnement à l'affirmation, Les éditions du remue-ménage, Montréal, 2021, p.21

2.Udrisard Robin, Stadelmann Sophie, Bize Raphaël, Des chiffres vaudois sur la victimisation des jeunes LGBT, Unisanté, UNIL, 2022, recherche effectuée en 2017 par questionnaire auto-administré anonyme, p. 7