Deux malades porteurs du variant indien B.1.617.2, de retour de voyage de divers pays, ont été identifiés à Genève récemment. Il s'agit de personnes qui ont développé des symptômes peu de jours après l'entrée sur le territoire suisse. Ces personnes ont fait l'objet d'un suivi rapproché et d'une enquête d'entourage large et rigoureuse au-delà des recommandations habituelles.
Malgré cela, la situation épidémiologique évolue et une transmission locale est désormais observée : quelques personnes, n'ayant pas voyagé, ont contracté la maladie COVID à ce variant B.2.617.2, sur sol genevois, via des contacts interpersonnels. En date du 12 mai 2021, une quinzaine de cas de ce variant ont été identifiés sur le canton et les autorités sanitaires s'attendent à ce que ce nombre augmente dans les prochaines semaines.
Les autorités sanitaires de Genève prennent des mesures
Afin de contenir la transmission de cette nouvelle souche au sein de la population, les autorités sanitaires genevoises intensifient et élargissent les mesures de quarantaine ainsi que les indications au dépistage. Pour ce faire, le dispositif d'enquête d'entourage identifie les contacts ainsi que les contacts de contacts des malades; un test de dépistage est vivement recommandé pour toutes ces personnes. Le dispositif d'enquête d'entourage recherche également de manière approfondie le lieu ou l'évènement où la personne positive a pu s'infecter. L’objectif actuel est de contenir la diffusion de cette souche dont on présume qu'elle pourrait entrer en compétition avec la souche prédominante qui est le variant B.1.1.7 (dit variant anglais).
Evolution épidémiologique et nouvelles souches
Les virus évoluent constamment et des mutations apparaissent de manière spontanée dans leur génome lorsqu'ils se répliquent. Ces mutations peuvent modifier les propriétés du virus, avec par exemple une plus grande contagiosité, une virulence accrue, des risques de réinfection ou une efficacité altérée d’un vaccin par rapport au variant original.
Les mutations présentées par le variant B.1.617.2 semblent conférer à cette souche une contagiosité plus importante et pourraient diminuer légèrement l'efficacité des vaccins mRNA actuels. Néanmoins, et il est important de le souligner, les vaccins mRNA gardent un pouvoir protecteur, notamment contre les formes graves de la maladie.
Surveillance de l'émergence de nouvelles souches à Genève
Une veille épidémique nationale est mise en place pour suivre l'épidémiologie des nouveaux variants considérés comme préoccupants (variant of concern, VOC) par le séquençage d'environ 10% des prélèvements positifs de la Suisse par les laboratoires universitaires. Au niveau cantonal, la présence des nouveaux variants sur le territoire genevois est surveillée grâce aux analyses conduites par le laboratoire de virologie des HUG.
Le variant indien, pas si nouveau que cela
Le "variant indien" ou B.1.617 a été identifié pour la première fois en octobre 2020 en Inde. Il en existe trois sous-lignées. Le lundi 10 mai 2021, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a modifié le statut de la lignée B.1.617 de "variant d'intérêt" (VOI) à "variant préoccupant"(VOC) en raison d’un probable plus grand potentiel de transmission.
Impact à moyen terme, notamment sur la vaccination
Les connaissances de ce nouveau variant sont partielles. Actuellement, les études montrent que les tests permettent de l'identifier. On peut s’attendre à un possible impact sur l'efficacité des vaccins mRNA mais l’immunité conférée par ces vaccins mRNA sera toujours présente, même si potentiellement légèrement diminuée. On considère que la protection contre les complications de l'infection et contre les formes sévères de COVID sera préservée. Pour compenser cet effet, il est d'autant plus important qu'un très grand nombre de personnes soit vacciné.
Rappel des recommandations pour lutter contre la propagation du virus
Plusieurs mesures individuelles permettent de lutter contre la propagation du coronavirus:
- Avant un événement social, chacun fait un autotest. Ainsi, on n'expose pas les autres à un risque d'infection et, si la réciprocité est de mise, tout le monde est également protégé. L'alternative est de fixer un jour de la semaine au sein de chaque foyer où toutes les personnes sans symptôme se testent ("Le jeudi, je me teste").
- Au moindre doute, il convient de se faire tester dans un centre. Avec un test précoce, on améliore nos chances d’être diagnostiqué tôt, on diminue le risque de transmettre le virus à d’autres personnes et on contribue à contenir l’épidémie.
- Le virus circule avec nous; aussi il est très efficace de réduire ses voyages et ses déplacements non essentiels. Ne donnons pas de chance au virus de se propager plus.
- Déclarer ses voyages et contacts permet de cibler les interventions de santé publique.
- Les mesures d'hygiène et les gestes barrière en vigueur sont tout aussi valables pour ce variant que pour les autres, à savoir, le respect des distances interpersonnelles, le port du masque et l'hygiène des mains.
Enfin, la vaccination reste un moyen extrêmement efficace de diminuer le risque pour soi, de protéger les autres et d'empêcher la transmission du virus.