A quels enjeux les médias traditionnels doivent-ils faire face? Quel est leur rôle au XXIème siècle? Comment assurer leur indépendance? Quels sont les moyens d’agir pour les fondations philanthropiques dans ce contexte? Quels nouveaux modèles de financement peuvent être envisagés?
Ces questions ont été débattues par d’éminentes personnalités du secteur des médias, de la philanthropie et d’institutions académiques lors de l'évènement de la Semaine de la démocratie 2022 organisé le 4 octobre par le Centre Albert Hirschman sur la démocratie, la Direction générale du développement économique, de la recherche et de l’innovation (DG DERI), le Centre en philanthropie de l’Université de Genève et SwissFoundations, l’association des fondations donatrices suisses.
Les mots de bienvenue institutionnelle donnés par Marie-Laure Salles, Directrice du Geneva Graduate Institute et Fabienne Fischer, Conseillère d’Etat de la République et Canton de Genève chargée du Département de l’économie et de l’emploi (DEE), ont posé le cadre du débat et de ses enjeux pour la démocratie. Marie-Laure Salles a souligné que « la démocratie est un régime fragilisé » et que les signes de cette transition sont nombreuses : ils comprennent la méfiance, les logiques ploutocratiques et la perte de légitimité de nos institutions. Fabienne Fischer a ensuite rappelé le « rôle clé » des médias dans la démocratie, y compris dans la formation des citoyens et citoyennes et dans la production d’information de qualité.
Dans son introduction au débat, Mara De Monte, Directrice exécutive du Centre en philanthropie de l’Université de Genève, a relevé l’importance d’un système médiatique libre et de qualité pour le débat démocratique.
Le discours liminaire de Gilles Marchand, Directeur de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) a permis de faire un état des lieux des facteurs qui pèsent sur l’organisation et le fonctionnement des médias. Décrivant l’état « sous tension » des sources de financement médiatiques commerciales comme publiques, et rappelant que « sans financement stable, le résultat médiatique est médiocre », M. Marchand a mis en exergue une série de questions servant de fil rouge au débat modéré par Grégoire Mallard, Professeur d’anthropologie et de sociologie et Directeur de la Recherche du Geneva Graduate Institute.
Tibère Adler, Administrateur-délégué, de Le Temps et Heidi News, Marie-Laure Muchery, Fund Director, Civitates, Patrice Schneider, Chief Strategy Officer, Media Development Investment Fund et Nathalie Pignard-Cheynel, Professeure à l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel, ont tout d’abord apporté leur éclairage sur le thème du soutien des organisations philanthropiques aux médias afin d’en comprendre le contexte, les objectifs et les enjeux.
Dans une deuxième séquence de questions-réponses, ils ont débattu de la notion d’indépendance des médias, du lien entre médias et démocratie et des implications des mutations sur la profession de journaliste aujourd’hui.
Pour conclure l’évènement, Aline Freiburghaus, Co-directrice de SwissFoundations a souligné que les fondations philanthropiques ne peuvent exercer leurs fonctions que dans un cadre démocratique, pour lequel le système médiatique est essentiel.