Depuis plusieurs semaines, les cas de grippe aviaire d’une souche particulièrement virulente se multiplient en Suisse comme partout en Europe. Plus d’une centaine d’oiseaux sauvages retrouvés morts sur les rives des lacs romands et alémaniques se sont révélés positifs à cette épizootie hautement contagieuse. La Suisse n’a jamais connu une telle hausse du nombre de cas à cette période de l’année.
Au vu de ce contexte épidémiologique défavorable, des conséquences sanitaires et économiques désastreuses pour le pays en cas de propagation de cette épizootie dans la population de volaille, le service vétérinaire suisse a décidé de prolonger les mesures prises par ordonnance fédérale du 24 novembre 2022 sur l’ensemble du territoire helvétique. Ces mesures ont pour finalité de prévenir tout contact de la volaille domestique avec les oiseaux sauvages.
Ainsi depuis le 28 novembre 2022 et jusqu’au 30 avril 2023 au moins, il est demandé aux détenteurs de volaille d’appliquer rigoureusement les mesures suivantes afin d’éviter tout contact entre volaille domestique et oiseaux sauvages:
- La sortie de la volaille domestique doit être limitée à des zones à l’abri des oiseaux sauvages.
- Ces zones doivent notamment garantir que les emplacements d’alimentation et d’abreuvement ne soient pas accessibles aux oiseaux sauvages et que les aires de sortie et les bassins soient protégés contre l’intrusion d’oiseaux sauvages par des clôtures ou des filets dont le maillage ne dépasse pas 4 cm.
- Si les mesures susmentionnées ne peuvent être respectées, la volaille doit être exclusivement détenue dans des poulaillers clos ou dans des structures dont le toit est étanche et les cloisons latérales empêchent toute intrusion d'oiseaux, dans le respect de la législation sur la protection des animaux en vigueur.
- Les oies et canard doivent être détenus séparément des autres volailles domestiques.
- Les mesures d’hygiène en cas d’épizootie doivent être respectées dans les unités d’élevage de volaille.
- Le nombre de personnes ayant accès à l’unité d’élevage de volaille doit être limiter au strict nécessaire.
- Un sas d'hygiène à l’entrée de l’unité d’élevage de volaille doit être installé.
- L'accès à l’unité d’élevage de volaille doit se faire exclusivement avec des vêtements et des chaussures régulièrement lavés ou nettoyés.
- Toutes les personnes doivent se laver et se désinfecter les mains avant d'entrer dans l’unité d’élevage de volaille et après avoir accompli leurs tâches.
- Les marchés, les expositions et autres manifestations semblables présentant de la volaille sont interdits.
- Les animaux trouvés morts et les signes particuliers de maladie doivent être consignés.
- Tout symptôme respiratoire, surmortalité, diminution des performances de ponte ou de consommation d’eau et d’aliments doivent être immédiatement annoncés à un vétérinaire.
Les vétérinaires doivent par ailleurs prendre aussitôt contact avec le service de la consommation et des affaires vétérinaires (ci-après le service) au 022 546 56 00 ou scav@etat.ge.ch, en cas d’apparition d’un des symptômes énoncés ci-dessous dans une unité de détention de volaille et conserver les cadavres à la disposition du service afin de pouvoir pratiquer des analyses:
- Apparition de symptômes respiratoires
- Diminution de la ponte de plus de 20% pendant 3 jours
- Diminution de la consommation d’eau ou d’aliment de plus de 20% pendant 3 jours
- Une augmentation du taux de mortalité de plus de 3% en une semaine
- Dans les unités d’élevage de volailles de moins de 100 animaux, la mort de plus de deux animaux en une semaine.
Toutes ces mesures sont en vigueur depuis le 28 novembre 2022 jusqu'au 30 avril 2023 mais peuvent être adaptées en fonction de l’évolution de la situation.
A noter que les contributions aux programmes pour le bien-être des animaux « Systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux » et « Sorties régulières en plein air » sont maintenues. La restriction temporaire des sorties constitue une exception, toutes les autres exigences doivent continuer d’être remplies. Les œufs portent néanmoins encore la mention « Élevage en plein air ». La Confédération et la branche cherchent actuellement des solutions pour adapter la désignation.
Selon les connaissances actuelles, la souche virale H5N1 n’est transmissible à l’être humain que dans des cas extrêmement rares et uniquement à la suite de contacts très étroits.
Le dernier cas observé de grippe aviaire à Genève date de janvier 2017.
Voir aussi
Communiqué de presse de l’OSAV
Office fédéral de la consommation et des affaires vétérinaires
Lutter contre les épizooties à Genève