Interview avec Timothé Mumenthaler, champion de sprint et ancien élève ayant bénéficié du dispositif Sport-Art-Etudes du DIP

Timothé Mumenthaler
Timothé Mumenthaler

Timothé Mumenthaler est un athlète genevois prometteur de 22 ans spécialisé dans le sprint. Actuellement étudiant en microtechnique à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), il a su jongler avec brio entre ses études exigeantes et sa carrière sportive, notamment grâce au dispositif Sport-Art-Etudes proposé par le Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse. Timothé a récemment brillé aux championnats d'Europe d'athlétisme à Rome, où il a remporté la médaille d'or au 200 mètres. Il s'entraîne régulièrement au siège de l'UEFA à Colovray, à Nyon, et prépare activement sa participation aux prochains Jeux Olympiques de Paris.

Bonjour Timothé, vous avez passé quatre années au collège André-Chavanne en bénéficiant du dispositif Sport-Art-Études. Comment ces aménagements vous ont-ils aidé à progresser dans votre discipline sportive ?

En effet, j'ai effectué tout mon collège à Chavanne en Sport-Art-Études. Avant cela, je n'étais pas dans ce programme, mais j'aurais déjà pu l'intégrer au cycle d'orientation. Cependant, à cette période de ma vie, j'ai préféré rester au cycle du Marais avec mes amis.

Au collège, je n'ai pas utilisé les aménagements du dispositif Sport-Art-Études de manière traditionnelle. En tant que junior en athlétisme, les sélections se font généralement pendant l'été. Malgré tout, j'ai bénéficié des aides, notamment lors des Jeux Olympiques de la jeunesse à Buenos Aires durant ma première année, où j'ai dû manquer 3-4 semaines de cours. Ce qui m'a beaucoup aidé, ce sont les professeurs tuteurs qui m'ont permis de rattraper rapidement mon retard. Par ailleurs les camps d'entraînement en hiver coïncidaient avec les périodes d'examens, et j'ai pu les rattraper plus tard grâce au dispositif.

l'Athlète en action

Quelles qualités sont nécessaires pour réussir dans un cursus Sport-Art-Études ?

En théorie, il faut de la patience et de la détermination. En pratique, il est essentiel d'aimer ce que l'on fait, que ce soit les études ou le sport.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées tout au long de votre parcours au collège en Sport-Art-Études ?

Je n'ai jamais eu de difficultés au collège à cause de mon sport. Le plus grand défi a été de gérer les relations sociales. Il faut faire quelques sacrifices, comme de ne pas pouvoir participer à certaines activités, par exemple j'ai dû renoncer à prendre part au cortège de l'Escalade certaines année. C'est un compromis que j'ai accepté dans ma double vie d'étudiant-athlète.

 

Pourquoi est-il important pour vous d'avoir une formation académique ? Pourquoi avoir choisi le cursus bilingue anglais, ajoutant ainsi une exigence supplémentaire ?

Pour moi, il était naturel de choisir un cursus bilingue anglais et axé sur les mathématiques et la physique, car c'était une option directe pour accéder à l'EPFL. Je suis quelqu'un de curieux par nature. Apprendre l'anglais était essentiel pour moi, et j'ai vu cela comme un défi supplémentaire à relever. Finalement, je n'ai pas trouvé que le bilinguisme ajoutait plus de difficultés, c'était une partie enrichissante de mon parcours.

 

Vous étudiez maintenant la microtechnique à l'EPFL. Bénéficiez-vous également d'aménagements pour concilier votre sport et vos études ?

Maintenant, à l'université, les aménagements sont cruciaux. Les exigences ne sont pas les mêmes qu'au collège. Je profite de la possibilité de diviser les années de mon Bachelor en deux parties, ce qui est particulièrement bénéfique pour les athlètes de haut niveau comme moi. Cette flexibilité me permet de gérer mes études tout en poursuivant mon entraînement intensif..

Cette année, en vue des JO, j'ai pris un minimum de cours avec 14 crédits, ce qui ne me laisse qu'un seul examen à passer. C'est un choix stratégique pour gérer au mieux mes préparations sportives et académiques.

 

En conclusion, avez-vous un conseil à donner aux jeunes qui suivent actuellement ou envisagent de suivre un cursus Sport-Art-Études ?

La persévérance est essentielle, même si cela peut être difficile. On dit que le travail paye, et mon expérience n'a fait que le confirmer. Personnellement, c'est ce qui a fait la différence dans mon parcours. Pour réussir, il faut faire preuve de rigueur, de discipline et de constance, tant dans les études que dans le sport.


Photos: Team Genève