Le CO des Coudriers s'est taillé la part du lion, avec un millier de participant-e-s au total. «Tout l'établissement a fait le déplacement, apprécie Stéphane Hermenier, enseignant responsable IOSP pour une classe de 11ème LS. Depuis la rentrée, le timing a été serré. Les élèves ont eux-mêmes préparé leur visite sur la base de nos explications et des plans reçus. Individuellement ou en petit groupe, ils ont défini leur parcours par rapport aux métiers qui les intéressaient.»
Alex, 14 ans, a ainsi découvert la profession de frigoriste et les métiers du laboratoire, au cours de la balade, même s'il «aurait dû encore plus se préparer!» Pour Eros, «les carreleurs avec leurs toutes petites catelles comme une mosaïque où elles avaient toutes une place, c’était magique!», tandis qu'Iris et Malika ont été impressionnées, la première par les tailleurs de pierre («c’est de l’art, c'est trop beau!»), la seconde par les facteurs d'instruments de musique et notamment «le polissage qui les met en valeur.»
La visite a aussi été l'occasion pour certain-e-s de mieux comprendre le système de formation en Suisse (Sarvani a ainsi «découvert qu’il y avait plein de métiers avec des diplômes après un apprentissage») et de confronter quelques idées aux réalités du terrain, comme Lorenzo qui a vu, à travers les technologues en production chimique et pharmaceutique, «de la science comme [il] aime.» Sans oublier les concours de métiers, cœur battant de la manifestation, qui ont littéralement «soufflé» Stéphane Hermenier: «Incroyable, le niveau de ces jeunes, particulièrement les constructeurs de bateaux et les luthiers: un truc de dingue!»
Pour l'enseignant, pas de doute: une telle manifestation est bénéfique quel que soit le niveau des élèves. «Même à ceux de LS, ça permet de se poser des questions, en classe, pendant leur parcours et en préparant le retour qu’ils vont, chacun et chacune, devoir faire en classe sur un métier. Beaucoup de LS vont au collège pour de mauvaises raisons, sous la pression des parents, pour repousser l'heure du choix ou tout simplement parce qu'ils ne connaissent pas la réalité et la diversité des métiers. Les SwissSkills sont une occasion unique de les découvrir» Alors autant commencer tôt, comme ces élèves de 8P de l'école primaire de la Roseraie croisés à la sortie de la halle consacrée aux professions de l'agriculture: «On est content d'avoir vu autant de choses!»
Trois questions à Enzo Avena, enseignant de branches professionnelles du domaine vente au CEC Emilie-Gourd
Quels élèves emmenez-vous aux SwissSkills?
La visite est obligatoire cette année pour tous les apprenti-e-s de première formé-e-s en système dual: assistant-e-s et gestionnaires du commerce de détail, agent-e-s relation client et assistant-e-s en pharmacie.
Quels objectifs visez-vous à travers cette visite?
Nous essayons de les inciter à participer à cette compétition. Faire figurer une telle expérience sur son CV peut avoir un impact très positif en terme de carrière. Je connais par exemple un jeune genevois qui a fait le concours il y a quatre ans et est devenu très rapidement responsable de succursale.
Et pour celles et ceux qui ont moins l'esprit de compétition?
La manifestation fait partie intégrante de la formation des gestionnaires du commerce de détail. Dès la deuxième année d'apprentissage, nous sélectionnons le/la meilleur-e apprenti-e de l'école qui sera par la suite envoyé-e au concours romand. Mais la visite des SwissSkills sert aussi à découvrir la diversité des débouchés et des possibilités d'évolution professionnelle qu'offre le secteur de la vente.
Constructeurs de route, SwissSkills 2018, Bernexpo
Crédit photos: SISP-OFPC / DIP