Discours de Monsieur Poggia, conseiller d'Etat chargé de la police

Type de publication
Date de publication
26 septembre 2018
Discours de Monsieur Poggia, conseiller d'Etat chargé de la police
Discours de Monsieur Poggia, conseiller d'Etat chargé de la police
Prestation de serment des nouveaux policiers : Mercredi 26 septembre 2018

Il m’incombe, et c’est pour moi à la fois un honneur et une responsabilité, de vous exprimer le message du gouvernement de la République et canton de Genève, lequel, conformément à ce qui est désormais devenu une tradition, a tenu à assister in corpore, à votre prestation de serment.

Les circonstances liées à la réfection de la salle du Grand Conseil ont voulu que nous nous retrouvions aujourd’hui sur le parvis de la cathédrale Saint-Pierre, et non sur la Treille, ce qui n’enlève rien à la symbolique forte de cette cérémonie, je dirais même, au contraire.

Pour vous qui avez prêté serment, pour vos familles, ce jour restera gravé dans vos mémoires. Mais ce que vous percevez peut-être comme l’aboutissement d’un projet de carrière professionnelle, voire la consécration d’une vocation, et ce que vous avez vécu comme un cumul d’efforts soutenus et répétés, n’est en réalité qu’une étape. Une étape importante certes, mais néanmoins une étape : celle d’un long chemin sans cesse renouvelé vers un perfectionnement de soi, tant en ce qui concerne les connaissances indispensables de la fonction dans laquelle vous entrez, que de l’assimilation non moins importante de votre environnement et plus encore, des multiples facettes d’une nature humaine à laquelle vous serez confrontés en première ligne. Car être policier est un devenir constant, soumis à l’abrasion d’un quotidien difficile, parfois douloureux, mais indiscutablement riche en expériences.

Si les trois pouvoirs, le législatif, le judiciaire et l’exécutif, sont réunis ce jour pour entendre et recevoir votre serment, c’est parce qu’il va au-delà des mots qui le composent. Un serment ne rend pas meilleur par lui-même celui qui le prononce. Il le rend redevable. Redevable envers une collectivité qui attend dès ce jour de vous un comportement à la hauteur de l’autorité et du pouvoir qui vous sont  conférés.

Car désormais, aux yeux de quiconque, vous incarnerez, à chaque instant, à vous seuls, ce que notre République a de meilleur : ses valeurs, sa justice, son équité, sa droiture, son respect de la différence.

En cela, que vous soyez ou non en service, vous êtes, vous serez, en tout temps, à tout moment, des policiers.

Vous devez en ressentir de la fierté, mais aussi de l’humilité.

Nous vivons une époque qui voit les incivilités, l’irrespect et le rejet de l’autorité se multiplier. Les provocations injustes, et même la violence gratuite vous guetteront constamment. Pourtant, et parce que vous êtes des policiers, vous vous souviendrez que l’usage de la force légitime, dont vous êtes désormais les détenteurs, devra toujours être soumise au principe élémentaire de la proportionnalité. Il vous en coûtera parfois, mais vous en sortirez grandis.

Le respect que vous inspirerez, vous le devrez, non pas tant à l’uniforme que vous portez, ou à l’insigne de police que vous présenterez, mais à l’équité et à la justesse dont vous saurez faire preuve en toute circonstance.

Pour ce que vous êtes aujourd’hui, je tiens à remercier vos familles, qui ont fait de vous des hommes et des femmes qui s’engagent pour la sécurité de tous et de chacun de nous. Je remercie également vos instructeurs, qui vous ont enseigné durant une année, les bases indispensables de la profession que vous embrassez.

Pour ce que vous serez demain, je veux remercier vos supérieurs, vos collègues, qui vous apporteront, jour après jour, par un comportement que nous attendons et savons exemplaire, le soutien moral et la formation complémentaire qui feront de vous, tout au long de votre carrière, des policiers genevois à part entière.

Permettez-moi cet excès pardonnable de penser que Genève n’est pas un canton comme les autres. Nos invités qui nous font l’amitié de venir du canton de Vaud ou de France, et que je remercie chaleureusement de leur présence, ne m’en voudront pas de relever les particularités de notre territoire, avec ses multiples organisations internationales, ses conférences, ses sommets, ses manifestations, qui requièrent de nos forces de l’ordre des exigences et des qualités spécifiques, lesquelles ne s’acquièrent pas ailleurs que sur le terrain.

Votre véritable carrière dans la police commence aujourd’hui. Souvenez-vous que face à l’honnête homme, comme en prise avec un malfrat, l’image de l’Etat qui restera gravée dans l’esprit de votre interlocuteur, sera celle que vous aurez donnée de vous-même. Que cette carrière soit belle. Qu’elle vous apporte fierté, passion, et épanouissement personnel.

Le Conseil d’Etat vous remercie de votre dévouement, de votre engagement, et de contribuer, en rejoignant le corps de la police genevoise, à notre bien-vivre ensemble, à notre cohésion sociale, et à notre sécurité.

Vive la police genevoise, Vive la République et canton de Genève!

Illustration discours

Crédits photos : Frank Chaussivert

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Date de publication
26 septembre 2018