
Thierry Apothéloz, vous l'aviez annoncé l'an dernier, l'actuel office cantonal de la culture et du sport laisse place à des services distincts. Pour quelle raison?
T.A.: Le canton a un rôle de plus en plus important dans les domaines du sport et de la culture, qui s’accompagne d’ambitions élevées pour chacun d’eux. Rappelons que le canton s'est doté récemment d'un plan stratégique du sport, et qu'une nouvelle loi cantonale change la dynamique du soutien à la culture pour l'ensemble des collectivités genevoises. La dissolution de l'office au profit de services séparés, confirmée hier par le Conseil d’Etat, signifie une meilleure reconnaissance institutionnelle des spécificités de chaque politique publique.
Quels sont les bénéfices escomptés avec cette nouvelle organisation?
La séparation des services apportera avant tout plus de clarté et de lisibilité dans l'action publique. Culture et sport sont deux politiques publiques qui se sont grandement développées en cinq ans, et il me semble cohérent qu’elles soient considérées de manière autonome. Les publics de ces deux domaines disposeront ainsi d’un service entièrement dédié. Ce point est d’autant plus important que dans un cas comme dans l’autre, le tissu associatif joue un rôle prépondérant.
Il faut reconnaître également que la réunion des deux domaines au sein d'un même office ces dernières années n'a pas apporté autant de plus-value et de synergies qu’envisagé. Les difficultés organisationnelles observées ont montré que le problème était avant tout structurel. En somme, il convient d’accepter que ces politiques publiques ont chacune besoin d'une conduite propre. Cette conduite est assurée, désormais de manière autonome, par Mme Cléa Redalié, cheffe du service cantonal de la culture, M. Vincent Scalet, chef du service cantonal du sport, et Mme Diane Daval, responsable du Fonds cantonal d'art contemporain.
Des ponts seront-ils néanmoins maintenus entre culture et sport?
Bien évidemment. Des projets en cours réunissent d’ores et déjà les deux services, à l’instar du dispositif Champ Libre, qui va soutenir ces prochains mois une série des projets artistiques et culturels spécifiquement liés à l’Euro féminin de football.
Je garde la conviction que les collaborations entre politiques publiques sont essentielles. De ce fait, les services de mon département continueront de porter des projets en commun. Au-delà du sport et de la culture, des ponts existent et continueront d’être bâtis par exemple avec le pôle handicap de l’office de l’action, de l’insertion et de l’intégration sociales ou le bureau de l’intégration et de la citoyenneté, pour ne citer qu'eux.