
Les examens de fin d’année approchent. Un vent de stress souffle sur certains jeunes en dernière année d’apprentissage qui entrent dans la période des révisions.
S’ajoute aussi l’appréhension liée à la recherche d’un premier emploi. En période d’incertitude socio-économique, le chômage des 18-25 ans augmente plus fortement que celui du reste de la population.
«Accompagner les jeunes dans leur transition professionnelle est donc un enjeu sociétal, note Emmanuel Vachoux, conseiller en formation à l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) Genève, qui a conçu et mis sur pied la mesure Tremplin-Job avec son collègue Jean-Denis Babel. Trouver des solutions le plus vite possible après l’apprentissage évite aux jeunes aussi bien de perdre confiance en eux et en leur potentiel que d’oublier des connaissances ou compétences professionnelles acquises en formation.»
Intégrer des dispositifs de transition
S’insérer sur le marché du travail est un cap. Même pour les apprentis qui achèvent leur cursus de formation duale et sont habitués au monde de l’entreprise.
Il est judicieux de se préparer à ce défi et d’anticiper. Acquérir une méthodologie pour la recherche d’emploi, savoir activer son réseau, préciser sa cible professionnelle ou encore développer la confiance en soi et en l’avenir font partie des incontournables lorsqu’il s’agit de chercher un job.
José Padilla confirme ce postulat: «Après mon CFC de mécatronicien en automobile en 2024, je me suis tourné vers le programme Jeunes@Work pour me familiariser avec le processus de recherche d’emploi. Vu que j’ai fait un apprentissage plein-temps, je n’avais aucune expérience en entreprise et ne savais pas comment activer mon réseau. Bénéficier du soutien actif d’un coach pendant trois mois, participer à des ateliers et savoir que je suis encore soutenu après ce trimestre de suivi intensif m’a permis d’être plus serein pour avancer.»
Diversifier les expériences
Solène Meyer, psychologue, responsable du FactoryLab et des relations avec les entreprises à la Fondation ForPro, recommande également de ne pas lésiner sur l’importance de chaque expérience pratique. Celle qui est une des chevilles ouvrières de la prestation Tremplin-Job (T-J), désormais sous la houlette de la Fondation ForPro, insiste sur cette dimension: «On décroche rarement le job de ses rêves directement à l’issue de la formation. Multiplier ses expériences professionnelles s’avère en effet porteur, on y découvre les codes de l’entreprise. C’est justement une des raisons pour lesquelles nous avons créé, au sein de T-J, un partenariat avec des agences de placement comme Pemsa et .mse personal service.»
Tremplin-Job opte également sur la mise en relation directe avec des entreprises de la scène économique genevoise prêtes à accueillir des primo-demandeurs d’emploi. Le programme les aide à parfaire leur posture professionnelle au travers de simulations d’entretiens d’embauche et les soutient dans ces démarches. «Avec agilité, poursuit Solène Meyer, puisqu’il s’agit de jongler avec d’autres codes que ceux de l’apprentissage, d’éventuels inconnus et un nouveau statut.»
Étayer ses connaissances
Une autre alternative enrichissante est d’entreprendre un stage professionnel. Le service transversal Échanges et Mobilité (EL & M) du Département cantonal genevois de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) propose d’ailleurs une bourse aux apprentis et jeunes diplômés de la formation professionnelle à Genève. Elle permet d’effectuer un stage en entreprise dans une autre région linguistique de Suisse ou à l’étranger.
«Réaliser un tel stage est une formidable opportunité d’approfondir ses compétences professionnelles, linguistiques et transversales comme l’adaptabilité, l’esprit d’initiative et la confiance en soi, complète Natacha Juda, directrice du Conseil interprofessionnel pour la formation à Genève. C’est également un excellent moyen d’élargir son réseau professionnel et de faciliter son accès au marché de l’emploi.»
Dans le même esprit de voyage formateur, les jeunes ayant œuvré notamment dans les métiers manuels peuvent investir l’avenir en revisitant les traditions séculaires des Compagnons du devoir. Partir à l’étranger avec eux réserve bien des opportunités au niveau linguistique et professionnel. En centre de formation ou en entreprise, seul ou à plusieurs, ces programmes sont modulables et adaptables.
Dernière recommandation: parfaire ses connaissances métier est également un tremplin vers l’insertion professionnelle. Il existe d’ailleurs une myriade de formations continues dans tous les domaines. Des aides cantonales ou des fondations comme celle d’Ernest Boninchi soutiennent des projets de perfectionnement et aident à supporter les coûts de ces perfectionnements. En bref: osez, vous êtes accompagnés!
Quelques adresses utiles
Voici quelques adresses pour aider à la transition ou à l’insertion professionnelle des jeunes.
Check Your Chance, l'association faîtière incontournable
Tremplin-Job de la Fondation ForPro et de l'OFPC Genève
Jeunes@Work de la Fondation IPT
Emploi et formation à Vernier
Insertion professionnelle à Plan-les-Ouates, Bardonnex et Perly
Antenne Objectif Emploi à Meyrin
Ax'Emploi à Onex
Contact Emploi Jeunes à Lancy
CapEmploi dans les communes de la Champagne
Projet Emploi Jeunes à Carouge
EL &M, service transversal Échanges & Mobilité du DIP
Toute l'information sur la formation professionnelle: www.citedesmetiers.ch
Texte : Laurie Josserand, Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue, DIP
Photo de couverture: Unsplash
Article également paru dans la Tribune de Genève du 08 Mai 2025