Ma maîtresse a décidé de me nommer "Nox". Je suis née le 23 octobre 2018 dans un élevage situé en Thurgovie. Mes parents sont tous deux des champions dans leur catégorie. C’est dire si je n’ai pas hésité une seconde en apprenant qu’une policière du canton de Genève cherchait à acquérir une femelle berger allemand. En tout cas, le patron de l’élevage a su de suite que je ferai l’affaire lorsque l’appointée Fiona l’a contacté au mois d'octobre 2018.
La sélection des chiots se fait sur la base de prédispositions acquises grâce à leurs géniteurs qui appartiennent à la lignée des chiens dit "de travail", c'est-à-dire qu'ils ont obtenu le titre de champion dans diverses catégories, comme le flair par exemple. Leur descendance possède des capacités développées suivant le domaine dans lequel ils excellent. Le/la policier-ière effectue les recherches d'élevages de chiens de premier choix, de coordonnées etc. Il/elle est bien sûr aiguillé-e et soutenu-e dans ses démarches par les responsables de la formation de la Brigade des chiens. Cela impacte de manière positive la relation du binôme policier-ière/chien puisque l'implication du/de la collègue est requise dès le début.
Notre première rencontre s’est déroulée le 30 novembre 2018. Je n’étais alors âgée que de 5 semaines et mes frères étaient encore à mes côtés. Quelle excitation de recevoir autant de visiteurs venus de Genève exprès pour moi. Mes frères ont bien essayé de faire les malins eux aussi, mais Fiona savait déjà à ce moment que c'est moi qu’elle choisirait… et moi j'ai tout de suite su que nous allions très bien nous entendre ! Accompagnée des deux responsables techniques de sa brigade, la policière attendait tout de même leur avis d’expert.
Idéalement, les responsables de la formation préfèrent se rendre à deux sur ces visites dites "de pré-sélection" étant donné que deux paires d'yeux en valent mieux qu'une. Le but de ces visites est d'observer le chiot dans son milieu, les conditions dans lesquelles l'animal évolue et de discuter avec l'éleveur qui fournit toujours de précieux renseignements. Il est important pour la Brigade des chiens de s'assurer que l'éleveur a à cœur de mettre à disposition des animaux en bonne santé, il en va d'ailleurs de la réputation de son élevage. L'expertise des responsables permet de détecter de potentiels défauts – s'il devait y en avoir – et des éléments qui pourraient être importants pour la suite en observant le chiot et sa manière de se comporter, d'agir et d'interagir.
S'assurer que je sois active mais pas hyperactive, voir comment je réagis si on me sort de mon environnement habituel, si je suis joueuse ou encore comment je me comporte avec ma fratrie ainsi qu'avec des étrangers, les visiteurs genevois attendris devant ma jolie bouille sont toutefois restés attentifs à tout ceci. Une petite « ballade » est organisée en dehors de mon lieu de vie habituel. Fiona et ses camarades sont satisfaits de voir comment je me comporte dans un contexte non-familier. Le premier test semble réussi et c'est déjà l'heure pour nos visiteurs romands de prendre congé de moi. Rendez-vous est pris pour venir me chercher pour de bon après sevrage et premier vaccin, c'est-à-dire dans le courant du mois de janvier 2019.
Sur les bons conseils des responsables de formation, Fiona continuera d'appeler régulièrement l'éleveur afin de lui demander des nouvelles de sa protégée ainsi que de son évolution, sachant qu'à cet âge-là, les chiots se développent énormément. Cependant, ils ne sont pas récupérés et séparés de leur mère avant d'avoir été sevrés, donc à l'âge de 2 mois environ.
A suivre...