L’apprentissage d’assistant socio-éducatif CFC (ASE) est une formation en trois ans des plus connues. Du moins en apparence. Car le quidam ne perçoit souvent qu’une partie du métier, l’accompagnement des jeunes enfants.
Or, il existe deux autres options: celui des personnes en situation de handicap et l’accompagnement des seniors.
Interdisciplinarité et solidarité
«Avec les personnes âgées, nous ne sommes ni dans l’éducation ni dans la pédagogie, explique Sabrina Hottelier, assistante socio-éducative à l’EMS de Butini, à Genève. Nous proposons des activités adaptées à notre public, selon le principe de libre adhésion.» Une planification pointue assortie d’une collaboration étroite avec les autres corps de métiers, à l’instar des soignants, reste toutefois indispensable. La communication est par conséquent la clé de voûte de leur activité professionnelle.
La journée de l’ASE débute toujours au bureau pour organiser et planifier à court et moyen terme le planning des résidents dont elle est la référente. «L’ASE échange avec le personnel soignant et les dames du service d’étage afin de savoir comment se sent un résident, poursuit Sabrina. Notre but est d’adapter au mieux l’activité que nous proposons en fonction des envies, mais aussi de la santé des personnes.»
Jennifer Algan, apprentie de première année en reconversion professionnelle, complète: «Certains résidents préféreront se reposer dans leur chambre entre 10 h et midi. D’autres voudront, par exemple, participer à une activité de rythmique en groupe ou auront un rendez-vous au café de la place avec leurs amies. Le retour sur investissement de notre travail, c’est leur épanouissement!»
Résonance et adaptation
L’établissement médico-social (EMS) est en effet «un lieu de vie ouvert sur la cité, souligne Guillaume Chicotot, chef du service Animation au sein de l’EMS Butini. Notre accompagnement doit donc se rapprocher de ce que les personnes âgées faisaient avant leur venue à l’EMS.»
L’ASE s’avère alors être un pilier de la vie de la résidence en y insufflant l’énergie nécessaire au mouvement. D’autant plus que les pratiques en matière d’accompagnement changent au gré de l’évolution de la population. «Les personnes âgées d’aujourd’hui, les fameux boomers, ont voyagé, pratiqué pour certaines des sports extrêmes, poursuit Sabrina Hottelier. Elles ont également des pratiques culturelles différentes; on ne peut donc plus les cantonner à un certain type d’activités. Cela nous invite à repenser tous les jours notre offre.»
Au fait de la société, l’ASE s’adapte à elle, mais aussi aux personnes qu’elle entoure. Ces professionnelles exercent un métier stimulant et passionnant, dont l’objectif est de pimenter la vie des résidents. «Lorsque nous discutons ensemble, les personnes âgées nous enseignent tellement, elles ont le recul sur la vie et nous invitent à profiter de chaque instant, s’enthousiasme l’apprentie ASE. J’encourage les jeunes à effectuer des stages et découvrir cet univers: même les plus sceptiques auront vite fait d’être séduits comme moi et de postuler dans des EMS, tant le métier est éloigné de toute routine et enrichissant humainement.»
Intergénérationnel
Les ASE au sein des EMS sont aussi des traits d’union entre les seniors et leur famille, en proposant des expositions, et même en créant une crèche.
«En janvier, nous ouvrirons les portes de Butini à la crèche des Cèdres, annonce Guillaume Chicotot. Cette expérience sera enrichissante à la fois pour les enfants en bas âge et les seniors. Elle constitue une nouvelle aventure pour diversifier encore nos pratiques d’accompagnement.»
«La formation d’ASE connaît un fort engouement»
Trois questions à Yanik Marguerat, coresponsable – Le 28 – Communication OrTra Santé Social
En quoi consiste la formation d’ASE CFC?
Elle dure trois ans, ou deux ans dans sa forme raccourcie. La formation se déroule sous forme duale: pratique professionnelle dans une entreprise formatrice, cours professionnels théoriques à l’école d’ASE et CIE à l’OrTra. Elle se décline soit en variante généraliste, soit en variante spécialiste (enfants, personnes âgées ou en situation de handicap). Les adultes disposant d’une expérience professionnelle peuvent, sous certaines conditions, aussi suivre une formation à l’OrTra, qui dure dix-huit mois.
Quel profil de jeunes les entreprises recherchent-elles?
Les personnes doivent avoir de bonnes compétences sociales et relationnelles et maîtriser le français. Une certaine maturité est aussi exigée et le fait d’avoir effectué des stages dans les différents domaines constitue aussi un avantage.
Comment procéder pour trouver une place d’apprentissage d’ASE CFC?
La formation d’ASE connaît un fort engouement et la concurrence est forte pour trouver une place, particulièrement dans les crèches. Il faut donc se montrer persévérant, ouvert et ne pas hésiter à postuler dans des lieux diversifiés.
Des métiers à découvrir
Un «Zoom métiers» est consacré à Genève aux domaines éducation, animation et social. L’événement aura lieu à l’EMS Butini le 20 novembre, de 14 h à 16 h. Les formations d’ASE CFC, d’éducatrice de l’enfance ES, de maître socioprofessionnel ES et de travail social HES seront présentées. Des ateliers seront également proposés. L’occasion d’échanger de manière informelle avec les responsables de formation et les jeunes en formation.
Inscription indispensable en cliquant ici.
Plus d'infos www.orientation.ch
Toute l'information sur la formation professionnelle: www.citedesmetiers.ch
Texte : Laurie Josserand, Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue, DIP / Photos en tête de page : EMS BUTINI
Article également paru dans la Tribune de Genève en ligne du 14 Novembre 2024