
Objets interdits : des achats en ligne qui mènent à des convocations à la police
Quoi de plus surprenant — voire inquiétant — que de recevoir une convocation de la police, alors qu’on se considère comme un citoyen respectueux de la loi ? Et pourtant, plusieurs centaines d’habitantes et d’habitants du canton de Genève sont concernés chaque année, pour avoir acquis sans le savoir des objets interdits ou soumis à autorisation.
Il peut s’agir d’achats en ligne apparemment inoffensifs : un pistolet à eau, un couteau bon marché, un pointeur laser pour les présentations ou encore un porte-clés atypique. Or, ces objets, parfois jugés anodins, peuvent être considérés comme des armes ou des instruments conçus pour blesser. Ils sont donc soumis à des règles strictes en vertu de la Loi fédérale sur les armes (LArm) ou de la Loi sur les dangers liés au rayonnement non ionisant et au son (LRNIS).
Une infraction, même involontaire, peut mener à une condamnation pénale
Certains objets sont autorisés en Suisse, à condition de disposer d’un permis délivré par la police cantonale. S’ils sont achetés à l’étranger, leur importation nécessite une autorisation spéciale de l'Office central des armes de FEDPOL. Sans ces autorisations, l’infraction est dénoncée au Ministère public et peut aboutir à une condamnation pénale ou à une amende.
Chaque année, l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) intercepte des milliers de colis illégaux. Voici une liste (non exhaustive) d'armes et d'objets régulièrement saisis.
Armes et objets illicites fréquemment interceptés
Objet | Description | Image |
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Armes factices (soft air, à eau, à billes, gel bullets ou projectiles en mousse) | Objet, jouet pouvant être confondu avec de véritables armes à feu. Soumis à autorisation. | ![]() ![]() |
Les imitations d’armes transparentes, dont le mécanisme interne est bien visible, ne tombent pas sous le coup de la Loi sur les armes. |
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Kubotans | Petit cylindre utilisé en arts martiaux. Considéré comme un instrument conçu pour blesser. Arme interdite, soumise à autorisation exceptionnelle. | ![]()
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Porte-clés type "coup de poing américain" | Accessoire souvent déguisé en porte-clés ou autre gadget (poignée de sac à main, etc.). Arme interdite, soumise à autorisation exceptionnelle. | ![]()
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Pointeurs laser des classes 2, 3 et 4 (interdits) |
Interdit car dangereux pour les yeux et perturbateur pour l’aviation.
Seuls les pointeurs de la classe 1 sont autorisés en Suisse à des fins de présentations, à l'intérieur des bâtiments. |
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Matraque simple ou à ressort | Télescopique, avec lampe etc. Instrument conçu pour blesser. Arme interdite, soumise à autorisation exceptionnelle. | ![]()
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Couteaux à ouverture automatique, couteaux papillon |
Couteau avec mécanisme d' ouverture automatique par bouton ou ressort.
Couteau papillon. Armes interdites, soumises à autorisation exceptionnelle. |
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Poignards | Arme blanche avec une lame symétrique fixe et pointue. Arme interdite, soumise à autorisation exceptionnelle. | ![]()
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Appareils à électrochocs (type taser ou stun gun) | Dispositif délivrant une décharge électrique. Arme interdite, soumise à autorisation exceptionnelle. | ![]()
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Objets interdits : ce que vous risquez en les important ou en les transportant à bord d'un avion, dans vos bagages
À l’approche des vacances d’été, la police cantonale genevoise alerte les voyageuses et voyageurs au départ de l’Aéroport international de Genève : certains objets présents dans les bagages peuvent être illégaux en Suisse, même s’ils ont été achetés à l’étranger en toute bonne foi.
Chaque année, les contrôles de sécurité à l’aéroport conduisent à la saisie de plusieurs types d’objets interdits, notamment :
- Pointeurs laser de classes 2, 3 et 4
- Coups de poing américain, y compris sous forme de porte-clés ou gadgets
- Couteaux papillon et couteaux à ouverture automatique
Pointeurs laser : une infraction souvent sous-estimée
Souvent perçus comme des gadgets, les pointeurs laser puissants sont interdits en Suisse selon la Loi sur le rayonnement non ionisant et le son (LRNIS). Leur possession est illégale, même dans un usage privé, académique ou ludique. Ces objets, lorsqu’ils sont découverts lors de contrôles aéroportuaires, donnent systématiquement lieu à une dénonciation au Ministère public.
Les conséquences sont réelles : risque de perte de votre vol, condamnation pénale et amende pouvant dépasser CHF 1000.–.
Conseils de prévention : s'informer avant d'acheter
La police cantonale genevoise invite toute personne souhaitant acheter ce type d’objet – en particulier en ligne – à vérifier en amont leur légalité. Une information simple peut éviter une convocation à la police, une procédure pénale ou une amende.
Et pour les voyageurs et les voyageuses, avant de partir en vacances ou de revenir de l’étranger avec des objets inhabituels, informez-vous sur leur légalité en Suisse. Un simple oubli ou une méconnaissance de la loi peut entraîner des suites judiciaires.