Aimer l’humain pour imaginer l’espace

Aloïse Perregaux et Sabarish Balarajan, en dernière année de formation au CFP Arts - Crédit Photo: Iris Mizrahi, OFPC-SISP, DIP
Aloïse Perregaux et Sabarish Balarajan, en dernière année de formation au CFP Arts - Crédit Photo: Iris Mizrahi, OFPC-SISP, DIP
Le dessin en architecture d’intérieur allie des compétences techniques et artistiques. Décryptage à l’occasion de l’application dès cette rentrée d’une nouvelle ordonnance de formation.

«Genève est une place importante au niveau national pour l’enseignement de l’architecture d’intérieur, du CFC au master», précise d’emblée Alexandre Comby, maître adjoint de cette filière au Centre de formation professionnelle Arts (CFP Arts).

En cette rentrée 2024, une nouvelle ordonnance de formation entre en vigueur avec, notamment, l’introduction d’un stage obligatoire de deux semaines sur un chantier en 3e année, pour une immersion dans la culture du bâti.

Chaque année, de nombreux candidats tentent le concours d’entrée pour 18 places de formation au CFP Arts. «Nous avons deux apprenties de première année en formation duale et nous aimerions en accueillir plus à Genève, en encourageant davantage les bureaux romands à s’investir dans la formation. Le CFC de dessinateur et de dessinatrice en architecture d’intérieur est un métier avec une fonction précise et ces profils sont très recherchés par les bureaux», indique le responsable.

L’ergonomie au centre

Dans la pratique professionnelle, les dessinateurs en architecture d’intérieur collaborent avec des polydesigners 3D, des architectes, des ingénieurs civils, des architectes paysagistes.

«La structure pyramidale de développement d’un projet semble être révolue, commente Alexandre Comby. Aujourd’hui, nous sommes dans une vision plutôt sphérique où les prestations des différents acteurs d’un projet sont assemblées, de l’architecture au génie civil, en passant par l’architecture paysagère et, bien entendu, par l’architecture d’intérieur.»

Le dessinateur en architecture d’intérieur sort aussi des bâtiments pour aménager l’espace public. «Il faut aimer l’humain et vouloir pour lui le meilleur environnement, intime, professionnel ou urbain. Le rapport au corps dans l’espace est fondamental. Le logement privé, les lieux de loisirs ou d’activités, le mobilier urbain, les espaces publics, ne sont que quelques exemples de réalisations», conclut le maître adjoint.

Parfois confondu avec la décoration d’intérieur, le métier de dessinateur en architecture d’intérieur requiert de solides compétences techniques, mais également artistiques. Une combinaison qui a séduit Aloïse Perregaux, 19 ans et Sabarish Balarajan, 22 ans, tous deux en 4e et dernière année de formation au CFP Arts.

Aloïse ne doute aucunement de sa voie après le cycle d’orientation: ce sera l’architecture d’intérieur. Quant à Sabarish, il rêve d’architecture, mais le chemin est plus sinueux avant de découvrir cette séduisante alternative. 

De la maquette à la réalisation

«En première année, on touche peu à l’ordinateur. On dessine uniquement à la main et on élabore les éléments basiques de la maquette. C’est le premier socle. Dès la troisième, on entame les projets plus libres avec du temps pour les développer, expliquent les deux apprentis. Par exemple, nous avons élaboré un projet en briques pour un centre de rééducation, un lieu d’activité sur 30 mètres carrés. On commence par une recherche analytique, puis on propose un avant-projet, on en discute avec le prof, on dessine en 3D, on réalise une maquette et à la fin, on présente le projet oralement.»

 

Réalisation d’un food truck par l’étudiante Aloïse Perregaux.

Réalisation d’un food truck par l’étudiante Aloïse Perregaux. Photo: Damien Molineaux


Autre exemple de collaboration entre les filières du CFP Arts; l’élaboration d’un stand dévolu aux œuvres des apprentis céramistes lors des dernières Journées européennes des métiers d’arts ( JEMA, au Pavillon Sicli, à Genève. «Mon projet a été retenu. J’ai pu voir mon stand réalisé entièrement en bois», se félicite Aloïse, qui a effectué cet été un stage dans un bureau spécialisé dans la conception de cuisines. «J’apprécie la liberté de création que nous donne cette formation. Ce que j’aime moins, ce sont les cours de planification, néanmoins indispensables. Je préfère la pratique à la théorie», poursuit la jeune femme.

Elle suivra l’an prochain les cours pour obtenir une maturité professionnelle post-CFC. De son côté, Sabarish espère décrocher en même temps que son CFC sa maturité professionnelle. Il se lancera ensuite dans un bachelor en architecture d’intérieur à la HEAD ou un bachelor en architecture à l’Hepia.

Plus d’infos
Zoom sur les métiers du design 3D et de l’architecture d’intérieur, mercredi 25 septembre à 14 h, au CFP Arts, 2, rue Necker, à Genève. Entrée libre, inscription recommandée sur: citedesmetiers.ch/zoom-métiers

Toute l'information sur la formation professionnelle:  www.citedesmetiers.ch

Texte et photo en tête de page : Iris Mizrahi, OFPC-SISP, DIP
Article également paru dans la Tribune de Genève du 12 Septembre 2024