Niveau de PFAS rassurant dans les ressources et l'eau potable à Genève

Niveau de PFAS rassurant dans les ressources et l'eau potable à Genève
Niveau de PFAS rassurant dans les ressources et l'eau potable à Genève
Dans le cadre de l'autocontrôle de l'eau potable, les Services industriels de Genève, sous le contrôle du service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV), mesurent et suivent les substances alkyles per-et polyfluorées, dites PFAS, dans les ressources (lac, nappes phréatiques) et dans l'eau potable du canton de Genève. D'une manière générale, l'eau potable peut contenir ponctuellement des traces de PFAS, au maximum 0,01 µg/L, soit très largement en dessous des valeurs maximales autorisées dans la législation suisse et européenne.

Afin d’obtenir une vue d’ensemble de la qualité actuelle de l’eau potable des distributeurs d’eau communaux, l’Association des chimistes cantonaux de Suisse (ACCS) effectue régulièrement des analyses de PFAS dans le cadre de campagnes nationales. Les PFAS ne se dégradent pas de manière naturelle et s’accumulent dans l’environnement et dans le cycle de l’eau. Le groupe des PFAS, qui se compose de plus de 6000 substances, est principalement utilisé pour les revêtements résistant à la saleté, à la graisse et à l’eau. Ils pénètrent dans l’environnement par abrasion et par évaporation. 

Les taux actuellement observés à Genève sont de 0,01µg/L maximum, soit très largement en dessous des valeurs maximales autorisées dans la législation suisse et européenne. 

Les distributeurs d’eau sont responsables de la qualité de l’eau potable distribuée jusqu'en limite du domaine privé et doivent la contrôler régulièrement. Les laboratoires cantonaux sont quant à eux responsables de la surveillance des distributeurs d’eau. En règle générale, des analyses supplémentaires par les consommateurs ne sont pas nécessaires.

 

Incidences sur la santé

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont des produits chimiques difficilement biodégradables qui ont été utilisés par l’industrie pendant des décennies. Elles sont encore présentes dans l’environnement et dans la chaîne alimentaire. C'est d'ailleurs notamment par le biais de l’alimentation et de l’eau potable que l'être humain absorbe les PFAS.

Ces dernières années, des études toxicologiques supplémentaires, relatives aux effets des PFAS sur le corps humain et les animaux, ont été menées de manière intensive. Selon les connaissances toxicologiques actuelles, les PFAS peuvent avoir des effets nocifs sur le corps humain en ce qui concerne la réponse immunitaire, le taux de cholestérol et le poids à la naissance. En outre, pour certains PFAS, il existe des indices relatifs aux troubles du développement du système nerveux, de la fonction thyroïdienne ou à un risque accru de cancer.

Au cours des 20 dernières années, les restrictions légales mises en place ont permis d’améliorer la protection de la population à l’égard du risque sanitaire lié aux PFAS. Les teneurs mesurées à Genève, lesquelles sont 10 à 30 fois inférieures aux valeurs maximales, sont rassurantes pour la santé des consommateurs genevois.

 

Dispositions légales

Sur la base de données toxicologiques fondées et d’une évaluation des risques, les autorités chargées de la protection de la santé et de l’environnement ont reconnu que les PFAS, malgré leurs nombreuses propriétés utiles, ne devraient à l’avenir plus qu’être utilisées avec la plus grande des retenues. A ce titre, des dispositions légales ont été adoptées :

  • l’utilisation du PFOS, une substance particulièrement préoccupante en termes de quantité et de santé, est interdite dans toute l’Europe depuis 2010
  • l’utilisation du PFOA, une autre substance, est quant à elle interdite depuis 2020.
  • Une interdiction globale de toutes les PFAS est à l’étude, moyennant des exceptions pour les «utilisations indispensables pour l’ensemble de la société».

En décembre 2020, de nouvelles valeurs maximales pour les PFAS ont été fixées dans la directive européenne sur l’eau potable. Les Etats membres de l’UE doivent intégrer ces valeurs maximales dans leur législation nationale et devront prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect de ces dernières d’ici au 12 janvier 2026.

En Suisse, des valeurs maximales sont fixées depuis 2017 pour trois substances (voir tableau).

Valeurs maximales selon la directive européenne sur l’eau potable, en vigueur depuis janvier 2023 Valeurs maximales selon l’Ordonnance sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public (OPBD), en vigueur depuis mai 2017
 
0.5 µg/L Total PFAS
0.1 µg/L Somme de 20 PFAS (Somme d’acides carboxyliques ou sulfoniques perfluorés (C4-C13) selon l’annexe II de la directive sur l’eau potable)
 
0.3 µg/L Perfluorooctanesulfonate (PFOS) 
0.3 µg/L Perfluorhexansulfonate (PFHxS) 
0.5 µg/L Perfluoroctanoate (PFOA)

Valeurs maximales pour l’eau potable, état avril 2023

L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) procède, en accord avec le contexte international et particulièrement avec l’Union européenne, à un réexamen des valeurs maximales applicables à l’eau potable en Suisse et envisage, en outre, de fixer des valeurs maximales pour d’autres denrées alimentaires.

 

Domaines d'application des PFAS et impact environnemental

Les substances alkyles per- et polyfluorées (PFAS) sont des produits chimiques synthétisés industriellement qui, en raison de leur structure, sont à la fois hydrofuges et oléofuges. Ils sont également résistants à la chaleur et aux acides. Ces propriétés leur confèrent un champ d’application très large. Elles sont par exemple utilisées depuis des décennies dans l’industrie textile (vêtements d’extérieur et de sport aux propriétés respirantes, tapis), l’électronique (isolation de câbles, circuits imprimés), l’industrie du papier et de l’impression (étiquettes, films de protection, emballages alimentaires, papier photo), les mousses anti-incendie, les poêles en téflon, le fart pour les skis, les produits d’imprégnation et les cosmétiques. Plusieurs milliers de substances individuelles font partie de la famille des PFAS.

 

Seuls les fours à haute température permettent d’éliminer les PFAS de manière à éviter leur rejet dans l’environnement. Les PFAS ne sont pas ou peu dégradées dans les stations d’épuration, les eaux ou les sols. Par cette stabilité environnementale exceptionnelle, les PFAS sont transportées à grande distance par l’air, la poussière et la pluie. Absorbées par les animaux et les organismes terrestres, elles peuvent entrer dans la chaîne alimentaire. Leur présence peut également être observée dans les nappes phréatiques.