Résultats de l’enquête suisse sur la santé pour le canton de Genève

Les Genevois vivent plus longtemps que la moyenne suisse mais sont davantage affectés par le bruit et les problèmes psychiques. Une très nette majorité de la population genevoise, soit plus de quatre personnes sur cinq, se considère en bonne ou très bonne santé. Par rapport au reste du pays, notre canton se distingue notamment par sa longévité, mais aussi par l’importance des troubles psychiques et une forte exposition aux nuisances sonores. Ces informations sont issues de l'Enquête suisse sur la santé 2017 pour le canton de Genève, dont le rapport est publié ce jour par l'Observatoire suisse de la santé (Obsan). D’une grande richesse, les données de ce rapport confirment la pertinence des orientations stratégiques et des mesures mises en œuvre par le canton en matière de promotion de la santé et de prévention.

Bon état de santé physique et autoévalué

Les résultats de l'Enquête suisse sur la santé 2017 pour le canton de Genève montrent que 83% de la population se sent en bonne ou très bonne santé, une proportion qui passe à 71% parmi les personnes âgées.

De son côté, l’espérance de vie à la naissance atteint près de 86 ans pour les femmes et 81,7 ans pour les hommes, soit des valeurs supérieures à la moyenne suisse de près d’une année.

Si Genève compte moins de problèmes de santé de longue durée qu’ailleurs, une part non négligeable de la population souffre néanmoins de troubles physiques importants. Ces derniers touchent presque deux fois plus souvent les femmes que les hommes et affectent tant les jeunes (24%) que les aînés (26%).  

Une santé mentale en berne et de faibles ressources sociales

A Genève, près d'un quart des personnes interrogées déclare des problèmes psychiques moyens ou importants. Ces valeurs sont nettement plus élevées que dans l'ensemble de la Suisse, où elles atteignent 15%. Les femmes sont presque deux fois plus nombreuses à souffrir d’affections psychiques que les hommes.

Pour ce qui concerne les ressources individuelles et sociales pour préserver sa santé, l’enquête relève que seules 35% des personnes sondées bénéficient d’un soutien social fort, contre 45% en Suisse. Les personnes âgées en particulier ont moins de soutien que les plus jeunes.

De son côté, le sentiment de solitude a gagné en importance, puisque sa fréquence passe de 33% à 48% entre 2002 et 2017. Paradoxalement, les personnes âgées ressentent moins la solitude que les jeunes.

Forte progression du surpoids et de l’obésité

Dans notre canton, la part de personnes en surpoids (obésité incluse) est passée de 26% en 1992 à 42% en 2017. Cette augmentation s'observe malgré une progression constante de l’activité physique. Ainsi, en 2002, 55% de la population du canton se considère comme physiquement active, contre 69% en 2017. Il demeure que près de la moitié des résidents du canton déclare ne pas faire attention à son alimentation.

Baisse de la consommation de tabac et d’alcool

Le tabac et l’alcool constituent les principales causes d’incapacité ou de mortalité évitable. La baisse continue de la consommation observée au cours des 25 dernières années témoigne des efforts de prévention réalisés dans ce domaine. Ainsi, entre 1992 et 2017, la proportion de personnes consommant du tabac est passée de 36% à 27%. L’enquête relève par ailleurs une diminution du nombre de cigarettes fumées par fumeur, ainsi qu’une moins forte exposition de la population à la fumée secondaire.

Durant la même période, on constate également une baisse de la consommation quotidienne d’alcool, qui passe de 31,1% en 1992 à 14,2% en 2017. Les hommes et les personnes âgées sont les plus grands consommateurs au quotidien. L’ivresse ponctuelle, qui concerne davantage les jeunes et les personnes avec un haut niveau de formation, concerne plus de 15% de la population.

Entre 2007 et 2017, la proportion des personnes ayant une consommation ponctuelle excessive au moins une fois par mois a doublé, pour atteindre près de 20% de la population.

Nuisances environnementales et risques professionnels fréquents

Dans le canton de Genève, 60% de la population résidente se déclare exposée à des nuisances environnementales à la maison. Cette proportion est bien supérieure à la moyenne suisse (44,3%). Parmi ces nuisances, on peut notamment citer le bruit, qui affecte un résident sur deux, contre un sur trois en Suisse. Or, les nuisances environnementales (bruit, pollution, éclairage, etc.) sont associées à davantage de problèmes de santé, dont des symptômes dépressifs et des troubles du sommeil.

A l’instar du cadre de vie, le travail constitue un autre déterminant important de la santé. Dans ce domaine, l’étude révèle que quatre personnes sur cinq sont affectées par un ou plusieurs risques physiques et près de neuf sur dix par un ou plusieurs risques psychosociaux.

Un outil précieux au service de la politique sanitaire

Le rapport Obsan sur la santé dans le canton de Genève constitue une source d'information précieuse pour suivre les tendances et le résultat des efforts de prévention et de promotion de la santé. Il permet au canton ainsi qu’à ses partenaires sur le terrain de disposer d’un état des lieux de la santé dans les grandes lignes et informe sur les priorités à suivre pour la mise en œuvre du Plan cantonal de promotion de la santé et de prévention 2019-2023

 

Télécharger le rapport de l'Obsan

A consulter aussi sur le site de l'Obsan

Voir aussi document de présentation du rapport

 

Enquête suisse sur la santé 2017

Réalisée tous les cinq ans par l'Office fédéral de la statistique, l’enquête suisse sur la santé a été menée en 2017 pour la sixième fois auprès de 22'134 personnes. Dans le canton de Genève, 1214 personnes ont été interviewées par téléphone et 981 ont rempli un questionnaire complémentaire écrit. L’enquête dresse un tableau général de la santé de la population genevoise, de ses comportements dans ce domaine, de ses conditions de vie et de travail, de son recours aux services de santé ainsi que des coûts imputables à l'assurance obligatoire des soins.