Projet de budget 2016 du canton de Genève : Le retournement conjoncturel engendre un déficit et impose de nouvelles mesures fortes

Le projet de budget 2016 du Conseil d’Etat affiche un déficit de 70 millions de francs. Ce budget subit l’influence négative de la forte dégradation conjoncturelle survenue durant l’année 2015. Les prévisions de recettes fiscales sont en baisse par rapport au budget précédent, tandis que
certaines dépenses obligatoires augmentent.
Si les plans de mesures récurrents portant sur des économies et de nouveaux revenus permettent, certes, de contenir la croissance globale des charges et d’atténuer la baisse des recettes, le Conseil d’Etat constate qu’ils ne suffisent plus à assurer l’équilibre financier et à maîtriser la dette. Pour atteindre ces objectifs et faire face aux besoins à venir, il est désormais nécessaire de prendre des mesures structurelles. Le Conseil d’Etat se fixe pour objectif de diminuer de 5% les coûts de personnel au cours des trois prochains exercices.

Le cadre du projet de budget 2016 (PB 2016) est fortement marqué par le retournement de tendance survenu en 2015, en lien direct avec l’abandon du taux plancher du franc par rapport à l’euro. Il y a un an, en présentant son projet de budget 2015, le Conseil d’Etat se fondait sur des prévisions conjoncturelles laissant augurer une augmentation de 2,5% du PIB cantonal genevois et de 2,2% du PIB suisse. Or, il s’avère aujourd’hui que l’économie de notre pays frôle la récession.
Sur la base des dernières informations disponibles, le Conseil d’Etat a révisé, le 25 août dernier, ses prévisions pour les comptes 2015 : au lieu du léger excédent prévu dans le budget, il envisage aujourd’hui un déficit qui pourrait se chiffrer autour de 200 millions de francs. Le Conseil d’Etat a dès lors pris immédiatement une série de décisions visant à freiner les dépenses durant les quatre derniers mois de l’année.

La dégradation de la situation conjoncturelle en 2015 se répercute directement sur le contexte du budget 2016, ce d’autant que les prévisions ne permettent pas d’espérer une forte reprise à court terme. Tournée vers l’extérieur, l’économie genevoise subit un net coup de frein lié à la cherté du franc et à l’atonie de la conjoncture mondiale.