Exemples historiques liés à la philanthropie

Type de publication
Date de publication
3 mai 2017
La contribution du duc de Brunswick

Linguiste, musicien et cavalier, le duc de Brunswick Charles d’Este-Guelph est chassé de son duché, situé dans le Land de Basse-Saxe (Allemagn), par une révolte en 1830. Il s’établit d’abord à Paris, où il fait fortune, puis s’installe à Genève en 1870.

A sa mort trois ans plus tard, le duc ne laisse aucun héritier. Il lègue sa fortune considérable à la Ville de Genève en échange de belles funérailles et d'un monument à son nom. Son legs servira notamment à l’édification du Grand Théâtre sur la Place de Neuve. Le mausolée qui lui rend honneur est construit face au lac en 1879. Comme le duc l’exige dans son testament, le monument est inspiré du tombeau de la famille Scaligeri à Vérone, en Italie, une œuvre du XIVe siècle.

Quatorze ans après, la statue équestre, placée au sommet du bâtiment, vacille: elle est descendue et placée sur l’esplanade. Aujourd’hui, le monument Brunswick trône au milieu du Jardin des Alpes, le long du quai du Mont-Blanc.

 

Bâtiment des Forces Motrices (BFM)

Construit en 1886 sous la direction de l’ingénieur et conseiller administratif Théodore Turrettini, le Bâtiment des Forces Motrices (BFM) permettait de contrôler le niveau du lac et d’alimenter une partie de la ville en eau, en utilisant la force motrice du Rhône. L’installation des usines en périphérie de la ville, ainsi que les constructions des barrages de Verbois et du Seujet le rendirent obsolète. Durant des années, le destin de ce bâtiment demeura incertain. Certains imaginaient y installer un musée du Rhône, d’autres un musée d’ethnographie en liaison avec l’ancienne usine genevoise de dégrossissage d’or, devenue l’UGDO.

Le Grand Théâtre de Genève devait à cette époque subir d’importants travaux de rénovation, le contraignant à fermer. L’idée surgit alors de le déplacer temporairement au Bâtiment des Forces Motrices. L’arrière-petit-fils de Théodore Turrettini, alors président de la Fondation du Grand Théâtre, s’enthousiasma pour cette idée d’un opéra sur l’eau et contribua grandement au financement des travaux. Ainsi surgit en 1997 la salle Théodore Turrettini, structure réversible en bois qui accueille de nombreux spectacles de danse et d’opéra. Dans le grand foyer, on a conservé deux grandes turbines en mémoire de l’affectation première du lieu.

 

Le mur des Réformateurs

C'est en 1902 que surgit l’idée de créer un monument pour célébrer sept ans plus tard le 400e anniversaire de la naissance de Jean Calvin. L’idée faisant polémique, elle évolue en un Mur international de la Réformation, qui représenterait les principaux acteurs de la Réforme calviniste. Après de longues discussions, la promenade des Bastions, qui abrite à l’époque le jardin botanique, est retenue, avec appui sur l’ancienne enceinte du XVIe siècle. Le financement est également questionné, jusqu’à l’initiative d’un comité privé regroupant diverses personnalités genevoises et financé par une large souscription (plus de 700'000 francs de l’époque).

Un concours international est lancé en 1908, suscitant un très large intérêt. Le projet, primé parmi 71 autres propositions, est l'œuvre de quatre architectes suisses, dont Alphonse Laverrière et Jean Taillens. Les statues sont réalisées par deux sculpteurs français: Paul Landowski et Henri Bouchard. Le monument est achevé en 1917.

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Date de publication
3 mai 2017