Le tableau suivant indique la durée maximale d'exposition au froid autorisée pour chaque domaine de froid et le temps minimal pour se réchauffer suite à cette exposition. Si la durée d'exposition (de séjour) au froid est inférieure à la durée maximale autorisée, le temps pour se réchauffer se calcule sous la forme d’un pourcentage de la durée de séjour.
Domaine de froid | Température de l'air | Durée max. d'exposition au froid sans interruption (en minutes) | Durée de réchauffement en pourcentage de la durée de séjour (en %) | Durée min. de réchauffement au terme de la durée max. d'exposition (en minutes) |
I Domaine frais |
de +15 à + 10°C |
150 | 5 | 10 |
II Domaine légèrement froid |
de +10 à - 5°C |
150 | 5 | 10 |
III Domaine froid |
de -5 à - 18°C |
90 | 20 | 15 |
IV Domaine très froid |
de -18 à - 30°C |
90 | 30 | 30 |
V Domaine de froid extrême |
de -30 à - 40°C |
60 | 100 | 60 |
Remarque (DIN 334403-5: 1997-01 p. 8) Les différences entre la colonne 4 : temps de réchauffement recommandé en % par rapport au temps d'exposition au froid et la colonne 5 : temps d'échauffement recommandé, résultent du fait que sur la base de la valeur respective calculée du temps d'échauffement (colonne 4), il a fallu déduire des valeurs arrondies et praticables pour le temps d'échauffement (colonne 5). Les valeurs calculées sont entachées d'une incertitude de ±10 %.
Pour calculer le temps de réchauffement, il est nécessaire de tenir compte
- de la température de l'air, qui va définir le domaine du froid auquel la personne est exposée et
- de la durée effective d'exposition d'une travailleuse ou d'un travailleur au froid.
Pour chaque domaine du froid une durée maximale de séjour est autorisée à l'issue de laquelle la travailleuse ou le travailleur doit disposer d’un temps minimal pour se réchauffer. Il s'agit donc de ne pas dépasser la durée maximale de séjour dans chaque domaine du froid et de calculer le temps de réchauffement selon ce tableau.
Exemple concret
Prenons le cas d'un travailleur sur un marché (stand couvert à l'extérieur) exposé à une température de l'air de - 6° C. Lorsqu'il travaille sans interruption durant 1 heure et 30 minutes (90 minutes = durée maximale autorisée d'exposition), il doit disposer de 15 minutes de temps de réchauffement qui lui seront accordées immédiatement après cette période de travail durant laquelle il a été exposé au froid. Lorsque la durée d'exposition au froid est inférieure à la durée maximale autorisée et s'il travaille, par exemple, durant 1 heure (60 minutes), à la fin de cette période d'exposition, il doit disposer de 12 minutes (20% de 60 minutes) de temps de réchauffement.
Selon le commentaire du SECO (dans sa version originale en allemand), dans le domaine de froid I (domaine frais), le temps de réchauffement doit être respecté lors d’activités n’impliquant que peu de mouvement, en cas de port de vêtements peu chauds et d’exposition répétée de la durée maximale admise sans interruption, car ces conditions de travail engendrent des risques pour la santé et la sécurité au travail.
Dans ces conditions, l'octroi du temps de réchauffement est une obligation légale. Les temps de réchauffement doivent être accordés, tout au long de la journée, selon la durée effective d'exposition continue au froid. Le tableau ci-dessus doit être utilisé pour la bonne planification des activités et la mise en place des mesures adaptées.
En d'autres termes, il convient de considérer que dans le domaine du frais (I) le fait d'être physiquement actif et de porter une tenue adéquate et de ne pas être exposé de manière répétée et prolongée au froid pourrait permettre de garantir une protection efficace à la personne concernée, sans que des temps de réchauffement soient accordés de manière systématique. Il s'agirait donc de garantir une protection par l'association de mesures de protection personnelle et cela notamment si d'autres mesures (techniques en particulier) sont en place.
De plus, pour les postes de travail permanents qui impliquent, pour des raisons techniques, une exposition constante à des températures ambiantes autour de 0°C ou inférieures, les employeurs doivent faire appel à des MSST, soit des médecins du travail et autres spécialistes de la sécurité au travail, selon la directive du même nom.