Pour l'heure, le plus important se passe en sous-sol. Lancé depuis le mois de janvier, le chantier de requalification de la route de Lausanne se concentre actuellement sur la construction de trois volumineux bassins de rétention.
Reliés à un réseau complexe de canalisations et de grilles de collecte disposées le long des 900m du tronçon réaménagé, ils remplissent un rôle essentiel: «Ils ont pour objectif de préserver l'environnement, ici le Léman, d'une pollution en cas d'accident majeur», explique Meryl Meldem, ingénieure au service des routes de l'office cantonal du génie civil (OCGC), qui s'assure que ce système de bassins réponde aux prescriptions de l'ordonnance fédérale sur la protection en cas d'accidents majeurs (OPAM).
Et par accident majeur, il faut comprendre un accident d'ampleur, tel que le renversement de la cargaison d'un camion-citerne sur la chaussée. «Ces bassins ont en effet pour rôle de recueillir et stocker la totalité de la cargaison d’un poids-lourd, limitant une pollution de l’environnement», explique Meryl Meldem. A l’arrivée des secours, ces derniers ferment les vannes des cuves, empêchant le liquide transporté de se déverser dans le lac. Une fois la situation maîtrisée, la substance est pompée puis traitée en toute sécurité.
Pour éviter la pollution chronique, ces bassins sont couplés en amont à des systèmes de traitement des eaux de chaussée qui permettent de capter et stocker des polluants nocifs (sédiments, déchets flottants ou liquides légers).
C’est la première fois que l’OCGC réalise ce type d’installation. Chaque route assujettie à l'OPAM fait l’objet d’une analyse de risques. Les critères qui dictent le déploiement ou non de mesure de protection sont, notamment, le nombre de poids-lourds circulant quotidiennement sur l’axe, les matières dangereuses transportées ou encore le temps d’intervention des secours. Dans le cas de la traversée de Bellevue, plusieurs camions transportant de l'essence ou des huiles minérales – très polluantes pour l'environnement – transitent chaque jour par la route de Lausanne.
«C’est étrange de dire ça quand on est ingénieure, mais on construit cette installation en espérant ne pas s'en servir», souffle Meryl Meldem.
Une fois ces bassins terminés, une nouvelle phase des travaux pourra débuter à la mi-avril. Il s’agira d'une phase préparatoire, pendant laquelle les impacts sur la mobilité des usagers seront limités.