
Face au changement climatique (intensification des pluies violentes et sécheresses prolongées) et à la pression croissante sur les milieux aquatiques, l’adaptation de sa gestion est plus cruciale que jamais. Destiné aux magistrats et techniciens des communes, aux représentants des SIG, aux ingénieurs, aux exploitants et à l’ensemble des acteurs de l’assainissement des eaux, cet événement a réuni un large public pour présenter les évolutions majeures et les actions coordonnées nécessaires afin de préserver durablement la ressource en eau et garantir la sécurité de tous.
Sommaire
1. Introduction et présentation de la nouvelle organisation
2. Système d’assainissement des eaux : Gouvernance et Évolutions
3. Autocontrôle du réseau secondaire
4. Planification de l'assainissement des eaux : état des lieux, investissement et défis d'adaptation
5. Mise à jour des PGEE : l'approche cyclique et la gestion intégrée des risques et pollutions
6. Déroulement d'un projet d'assainissement des eaux
7. Financement du réseau secondaire
8. Conclusion de la demi-journée
1. Introduction et présentation de la nouvelle organisation de l’office cantonal de l’eau (OCEau)
Par Guillaume Pierrehumbert, directeur général OCEau
Guillaume Pierrehumbert a introduit la matinée en soulignant la vision stratégique de l'OCEau, axée sur le respect de l'eau, l'adaptation au changement climatique et la lutte contre les pollutions. Il a insisté sur le rôle crucial de l'assainissement comme question de santé publique. Pour répondre aux défis, l’Office a été réorganisé, menant notamment à la création du service de l’assainissement et de la gestion des eaux (SAGE).
2. Système d’assainissement des eaux : Gouvernance et Évolutions
Par Daniel Ansuini, directeur du SAGE
Daniel Ansuini a rappelé que l'assainissement, bien que largement invisible, est un patrimoine public important (évalué à 3,5 milliards de francs pour le seul réseau secondaire) qui impose un devoir d'entretien rigoureux. La gouvernance du système implique l'État de Genève (autorité de surveillance/régulateur), les communes (propriétaires du réseau secondaire), SIG (propriétaire du réseau primaire / exploitant du réseau secondaire pour 44 communes) et les propriétaires privés, avec l'appui des mandataires.
3. Autocontrôle du réseau secondaire
Par Wladimir Manzi, ingénieur chef de projets
L'autocontrôle est défini comme un processus de contrôle interne pour le maître d’ouvrage visant à vérifier le fonctionnement, l'intégrité et l'étanchéité du réseau. Ce concept, inspiré de l'autocontrôle du réseau primaire par SIG depuis 2004, vise à maîtriser les déversements et leurs impacts sur les milieux naturels.
Première session questions - réponses
Les discussions ont principalement porté sur l'intégration des réseaux collectifs privés (qui seraient repris tels quels dans le réseau secondaire avant d'être mis en conformité, sous certaines conditions) et sur la problématique du financement de l’autocontrôle pour les communes. Il a été proposé d'intégrer des représentants des mandataires (via la FAI) au futur groupe de travail de 2026 afin de bénéficier de leur expertise dès la conception du processus.
4. Planification de l'assainissement des eaux : état des lieux, investissement et défis d'adaptation
Par Jérôme Toccanier, ingénieur chef de projets
Une planification rigoureuse est nécessaire pour le système d'assainissement sur le court, moyen et long terme. Malgré un investissement important de 17 millions de francs dans les études initiales des PGEE, l'effort doit se poursuivre. L'investissement actuel d'environ 17 millions de francs par an sur le réseau secondaire ne représente que 0,5 % de la valeur totale du patrimoine, un montant jugé insuffisant pour garantir une durée de vie estimée de 80 ans.
5. Mise à jour des PGEE : l'approche cyclique et la gestion intégrée des risques et pollutions
Par Théodora Cohen Liechti, ingénieure cheffe de projets
La nouvelle stratégie de planification doit s’adapter aux enjeux majeurs tels que le changement climatique et la nécessité d’intégrer la gestion du ruissellement (concept de « ville éponge »). La mise à jour des PGEE devient un processus cyclique, s'appuyant sur le monitoring cantonal des cours d’eau (qui identifie les 50 % de cours d'eau en qualité moyenne à mauvaise) pour cibler les "points chauds".
Deuxième session questions - réponses
La discussion a principalement porté sur le fait que l’office encourage une gestion intégrée et coordonnée de l’eau en lien avec les autres planifications territoriales.
6. Déroulement d'un projet d'assainissement des eaux
Par Florian Kaciel, ingénieur chef de projets
Florian Kaciel a détaillé le déroulement des projets, qui impliquent la construction ou la réhabilitation d'environ 8 km de réseau chaque année. Le processus est encadré par les directives cantonales et la norme SIA 103 (phases de l’avant-projet à la réception des travaux).
Troisième session questions - réponses
La discussion a réaffirmé que la qualité des projets dépend directement des moyens financiers qui leur sont consacrés. Pour les zones villas, il a été recommandé que les mandataires proposent systématiquement aux propriétaires des solutions d’infiltration des eaux de pluie, les tests de perméabilité pouvant être intégrés aux frais d’études pris en charge par le FIA. Par ailleurs, un représentant des SIG a souligné l’importance de consulter l’exploitant dès la phase d’avant-projet, avant le dépôt de la demande d’autorisation de construire, afin de garantir la future exploitabilité des ouvrages (accès, profondeur, etc.).
7. Financement du réseau secondaire
Par Mathias Buschbeck, Conseiller administratif de la Ville de Vernier – Président du Conseil du Fonds intercommunal d’assainissement (FIA).
Le FIA a pour mission de financer la réalisation, l'extension, l'entretien et l'exploitation du réseau secondaire. Ses revenus proviennent principalement de la taxe sur la consommation d'eau, de la taxe périodique sur les voies publiques et de la taxe unique de raccordement. Mathias Buschbeck a rappelé l'importance pour les communes d'investir dans l'assainissement et dans le concept "Eau en Ville".
8. Conclusion de la demi-journée
Par Christian Goumaz, Secrétaire général du département du territoire
Christian Goumaz a conclu la matinée en rappelant que l'eau est un enjeu crucial pour le territoire et que la Suisse doit faire preuve d'exemplarité dans sa gestion. L'assainissement est vital face à la densification et aux changements climatiques, d'autant que 2025 a été marquée par un nombre "record" de pollutions de cours d'eau et la fermeture de plages due à des bactéries fécales. Le Canton continuera d’accompagner les communes et leurs prestataires dans la maîtrise du système d'assainissement.
L'office cantonal de l'eau tient à remercier les intervenants et intervenantes pour la qualité de leurs présentations, ainsi que les participantes et les participants pour leur présence et leur écoute attentive.
Enfin, le service de l'assainissement et de la gestion des eaux (SAGE) se tient à votre disposition pour tous les sujets développés dans le cadre de cette matinée d'information, contactez-nous assainissement@etat.ge.ch.
Et à bientôt.