Rentrée des entreprises 2024

Rentrée des entreprises 2024
Rentrée des entreprises 2024
Discours prononcé par Madame Delphine Bachmann, conseillère d’Etat chargée du département de l’économie et de l’emploi, à la Rentrée des entreprises organisée par la FER Genève à Palexpo le 20 août 2024

Pour regarder la vidéo du discours, cliquez ici.

Mesdames, Messieurs,
Bonsoir,

Cela fait plaisir de vous voir si nombreuses et nombreux ce soir, comme à chaque rentrée des entreprises. Je suis particulièrement heureuse de partager avec vous ce temps fort de l’économie genevoise.

J’aimerais en préambule m’arrêter sur quelques indicateurs très encourageants pour notre canton. Car oui, notre économie va bien ! Et cela malgré les soubresauts de l’économie mondiale et des crises géopolitiques majeures.

  • Le tourisme tout d’abord. Après les chiffres records de l’an dernier, les statistiques des 6 premiers mois viennent confirmer la bonne santé du secteur : une hausse de 7,6% pour le premier semestre 2024.

  • Bonne nouvelle aussi sur le front des exportations : notre canton est le 2canton exportateur de Suisse, grâce notamment à ses secteurs florissants de l’horlogerie et du luxe.

  • Sur le front des emplois, les entreprises de notre canton – tous secteurs confondus – totalisent 375’000 ETP (emplois en équivalent temps plein) alors que la population résidente active n’est que de 238'000 personnes. Un delta important qui montre la vitalité de notre canton, mais aussi sa très forte nécessité en main d’œuvre, raison pour laquelle le conseil d’Etat a fait de l’employabilité une de ses priorités.

  • Enfin, il y a nos comptes de l’année dernière qui font des jaloux. Notre bonne santé financière pourrait même déboucher sur une baisse d’impôts pour la classe moyenne, pour autant bien sûr que le projet soit accepté en votation.

Sans vous, Mesdames et Messieurs, de tels résultats ne seraient pas possible. C’est pourquoi au nom du Conseil d’Etat, nous vous remercions pour votre contribution à la prospérité et à l’attractivité de notre canton. Nous pensons à vous chères entrepreneuses et entrepreneurs, à vous chers membres de la FER, ainsi qu’à vous, chères associations professionnelles et économiques présentes ici ce soir.

Depuis un an, depuis que je suis en poste, je suis allée sur le terrain comme annoncé l’an dernier. J’ai visité plus d’une centaine d’entreprises. J’ai prononcé plus de 120 discours. Et, à chaque fois, ce fut l’occasion de vous rencontrer et d’échanger. C’est en vous écoutant et en entendant vos besoins, que j’ai construit ma feuille de route, mon programme politique pour cette législature.

Ce soir j’ai envie de m’arrêter sur 3 enjeux :

1.      Le renouvellement de la stratégie économique

2.      L'innovation

3.      Et l’intelligence artificielle

Renouvellement de la stratégie économique

Tout d’abord pourquoi renouveler notre stratégie économique ? Tout simplement pour répondre aux grandes transitions auxquelles vous faites face : numérique, démographique et environnementale. Car il revient à l’Etat d’offrir un cadre et une direction qui réduisent l’incertitude et favorisent un environnement plus lisible et stable pour vos affaires et vos investissements.

Et en particulier nous veillerons à bien définir le rôle de l’Etat, à le redéfinir plus précisément, en tirant les leçons de la crise sanitaire. Car elle nous a montré, que ce soit à l’échelon fédéral ou cantonal, la nécessité d’agir rapidement. Pouvoir répondre à vos demandes au plus vite quand l’urgence est là.

Cette nouvelle stratégie économique pour notre canton ne se fera pas sans vous. Sachez que, dès cet automne, vous serez consultées, chères associations professionnelles et économiques. Puis, il s’agira de décliner concrètement cette stratégie dans un plan d’action afin d’assurer son suivi.

L’innovation

Dans ce contexte de transitions, l’innovation doit clairement être renforcée. Et ce sera mon 2e point ce soir. Pourquoi l’innovation ? Parce qu’elle permet de créer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois.

Genève est depuis longtemps une terre d’innovation. On peut prendre l’exemple de la FONGIT – la Fondation genevoise pour l’innovation technologique – qui est d’ailleurs le premier incubateur de startup en Suisse. Depuis, sa création il y a plus de 30 ans, la FONGIT a soutenu plus de 400 startups, dont 170 actuellement. C’est très bien mais nous pouvons en faire davantage. Genève a une marge de progression en matière d’innovation.

Nous devons continuer sur cette voie. C’est pourquoi, j’ai organisé les premières rencontres de l’innovation en mai dernier en réunissant les acteurs du secteur. J’ai voulu que l’on puisse faire un état des lieux de l’existant et identifier les axes qui mériteraient d’être renforcés. L’objectif ? C’est d’aboutir d’ici au début de l’année prochaine à un plan directeur de l’innovation afin de développer des solutions concrètes.

Ce soir, je peux d’ores et déjà vous annoncer 3 axes forts :

  • Premièrement – développer de nouvelles sources de financement. C’est le nerf de la guerre. Nous voulons renforcer le rôle de la FONGIT ainsi que celui de son fonds d’investissement (FIF), qui a déjà permis aux startups de lever jusqu’à 30 fois plus d’argent privé que les fonds publics investis. Mais nous voulons aussi trouver de nouvelles sources de financement et les pérenniser afin de consolider cet axe public-privé.

  • Deuxièmement, il nous faut un lieu qui soit le centre de l’innovation, c’est pourquoi nous voulons capitaliser sur nos infrastructures et en particulier sur le campus Biotech. Le campus Biotech, c’est le pôle de développement des sciences de la vie de notre canton. Il doit devenir la plateforme genevoise de l’innovation, le carrefour de l’innovation, si vous préférez. Il faut que tous les acteurs du secteur puissent s’y rencontrer et en particulier nos entreprises innovantes pour que leurs découvertes scientifiques se traduisent plus rapidement en innovation commerciale.

Guichet unique pour les entreprises

  • Enfin, nous voulons créer un guichet unique pour les entreprises. Il répondra à toutes vos questions, concernant le financement de votre start-up par exemple, mais pas seulement.  Ce guichet répondra non seulement à toutes vos questions, mais il facilitera aussi vos démarches administratives et vous soutiendra dans vos besoins. Il sera basé à l’office cantonal de l’économie et de l’innovation (OCEI) qui renforcera ainsi son rôle de porte d’entrée des entreprises.

Intelligence artificielle

Et j’en arrive à mon troisième point : l’intelligence artificielle. L’intelligence artificielle constitue un puissant levier de croissance et un vecteur d’opportunité.

Vous êtes d’ailleurs très nombreuses et nombreux à l’avoir compris en l’intégrant dans vos modèles d'affaires. C’est notamment ce que nous montre l’étude que nous avons commandée sur le sujet. L’objectif était de mieux comprendre la perception et l'utilisation de l'IA dans nos PME genevoises afin de nous aider à mieux définir le rôle de l’Etat. Les premiers résultats sont très intéressants.

  • 54% des entreprises interrogées ont adopté des technologies d’IA, ce qui leur permet notamment une augmentation de leur productivité et une amélioration de leur qualité.

  • 68% des entreprises considèrent l’IA comme essentielle à leurs activités, particulièrement pour l’automatisation des tâches administratives et la création de contenu. 

Mais il est aussi relevé les défis et les obstacles réels à l'adoption de l'IA, notamment le manque de connaissances sur cette technologie ou encore les préoccupations liées à la sécurité des données. C'est pourquoi les retours que nous avons des entreprises mettent en avant un besoin important de formation pour faciliter cette transition :

  • 60% des entreprises accueilleraient ainsi favorablement un soutien de la part du canton.

Cela tombe bien puisque mon département a lancé en avril dernier deux nouvelles formations sur l’intelligence artificielle et les cyber-risques. Elles complètent ainsi notre catalogue de formation ainsi que nos guides numériques lancés en décembre dernier pour vous accompagner dans vos transitions numériques.

On le voit, la formation est un vecteur clé pour permettre l’implémentation de l’IA en tout intelligence et connaissance de cause. Nous allons donc continuer à travailler dans ce sens au niveau de la formation et de la formation continue en répondant à vos besoins, en complémentarité avec les programmes proposés par la FER, avec qui nous travaillons main dans main, en bonne intelligence et coordination.

Nous pensons aussi que Genève a une carte à jouer en matière de gouvernance de l’IA. Nous accueillons en effet de nombreux acteurs internationaux majeurs, comme a d’ailleurs eu l’occasion de le souligner le conseiller fédéral Albert Rösti. Genève est sans conteste l’un des cantonaux les mieux positionnés pour faire progresser cette question en collaborant notamment avec les autorités fédérales.

Avant de conclure, j’aimerais vous redire ma volonté de diversifier et renforcer notre tissu économique en rappelant mes 3 enjeux prioritaires : le renouvellement de la stratégie économique, l’innovation et l’intelligence artificielle. C’est un beau programme que je me réjouis de pouvoir continuer à partager et à développer avec vous.

Au nom du Conseil d’Etat, je remercie très chaleureusement la FER, son président ainsi que son directeur général pour l’excellente organisation de cette soirée, particulièrement bien rythmée et dynamique, à l’image de notre tissu économique.

Je me réjouis de vous retrouver ici l’année prochaine et dans l’immédiat de profiter du riche buffet qui nous attend !
Vive Genève et vive ses entreprises !

Seul le prononcé fait foi.