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Mesdames, messieurs, les salutations officielles ayant été faites, laissez-moi vous saluer au nom du Conseil d’Etat, largement représenté ce soir, en vos titres et fonctions.
A titre personnel, j’ai souvent participé à cette soirée phare de l’économie genevoise. Il y a un an exactement je me trouvais dans la salle parmi vous. Je me tiens désormais devant vous en qualité de Conseillère d’Etat et, tout en étant consciente de la tâche ainsi que des enjeux liés à la fonction, c’est un honneur pour moi que d’être votre nouvelle ministre de l’économie et de l’emploi.
J’aimerais profiter de l’occasion qui m’est donnée ce soir, de partager avec vous ma vision de l’économie. Elle guidera mon action ainsi que celle de mon département pour maintenir et construire une économie forte et innovante.
Mais ma première priorité, c’est la méthode : mener mon action avec vous. Tout comme le nouveau directeur de la FER, Philippe Fleury, dont je salue la volonté en la matière, je considère que nous devons être plus proches des entreprises, plus proches de vos besoins et de vos attentes. Je me réjouis donc de pouvoir travailler avec vous toutes et tous, Mesdames et Messieurs les entrepreneurs, membres de la FER, ainsi qu’avec l'ensemble des associations professionnelles et économiques représentées ici ce soir.
Je tiens à vous dire que je ne conçois pas mon action politique autrement qu’en travaillant avec vous. Je suis la ministre de toutes les entreprises, des multinationales aux plus petites entreprises. Chaque emploi dans une multinationale génère 1,5 emploi dans une PME, c’est donc dire leur étroite imbrication et interdépendance.
Entre nous, pas de débat : la croissance est nécessaire. C’est le maillage entre les entreprises et leur diversité qui permet une croissance équilibrée. Cela fait le succès de Genève. J’ai la conviction que les entreprises sont notre meilleur atout pour la prospérité de notre canton. Car ne soyons pas naïfs : dans un contexte de marché ultra concurrentiel, nos adversaires, eux, n’ont pas de tabous. Nous n’avons pas le choix : c’est ensemble que nous parviendrons à défendre la compétitivité de notre canton et à renforcer son attractivité.
Les défis ne manquent pas :
- Que ce soit la pénurie de main d’œuvre
- La hausse des prix de l’énergie ainsi que les Incertitudes liées à son approvisionnement.
- Je pense aussi aux transitions numérique et environnementale au cœur de vos préoccupations.
Mais je le sais, vous n’avez pas attendu l’Etat pour prendre ces virages. Venant moi-même du secteur privé, j’ai conscience combien l'indépendance, l'ambition et la résilience font partie de l'esprit d'entreprendre, tout comme votre créativité.
Mesdames, Messieurs,
Notre monde a beaucoup changé depuis quatre ans. La pandémie, la crise climatique, la guerre : nous entrons dans une nouvelle ère où les crises sont devenues plus fréquentes. Dans ce contexte, le rôle de l’Etat est crucial : il doit sans cesse démontrer son agilité et son inventivité pour vous accompagner dans ces périodes d’instabilité. C’est la raison pour laquelle je veux aussi aborder avec vous ce soir l’importance des conditions-cadre.
Avec le Conseil d'Etat nous voulons défendre un cadre qui réponde au mieux à vos attentes. Un premier pas dans ce sens a d’ailleurs été fait avec notre proposition de baisser la taxation de l’outil de travail. Notre mission, c’est de lever les blocages qui vous empêchent de vous développer. Le conseil d’Etat souhaite une législature en phase avec vos réalités et surtout, vos besoins.
Mais les conditions-cadre ne se limitent pas à une fiscalité favorable. Il faut aussi encourager l’entrepreneuriat, offrir aux entreprises une mobilité prioritaire, développer un système de formation qui réponde aux besoins du marché ou encore disposer d’un aménagement du territoire favorable. Avec un objectif : amener de la stabilité et de la prévisibilité pour les entreprises afin de leur permettre d’avoir un cap.
Dans ce contexte, quel doit être le rôle de l’Etat ? Pour pouvoir répondre aux problèmes d’aujourd’hui, il s’agit notamment mettre à jour le cadre législatif en faveur du développement de l’économie et de l’emploi : la LDévEco pour ceux qui sont familiers de l’acronyme. Cette loi n’a pas été revue depuis plus de 20 ans. A l’avenir, elle devra tenir compte des nouveaux enjeux auxquels vous êtes confrontés.
Le développement d'outils et de soutien à destination des entreprises constituent des domaines dans lesquels l’action publique doit apporter sa contribution. C’est en tout cas ainsi que travaillera mon Département : au service des entreprises.
L’Etat doit aussi accompagner celles et ceux qui le souhaitent dans les transitions numériques et environnementales en leur apportant un soutien plus appuyé en particulier à vous PME et TPE qui composez l’essentiel de notre tissu économique. J'aime à rappeler que presque 9 entreprises genevoises sur 10 comptent moins d’une dizaine d’employés. De fait, vous n’avez pas toujours le personnel et les moyens nécessaires pour entamer ou poursuivre ces adaptations.
Enfin, l’Etat doit également se montrer agile. Et cette agilité est possible en ayant des procédures plus simples afin de faciliter les contacts entre les administrés et l'Etat. Une enquête sur les besoins des entreprises concernant la cyberadministration va d’ailleurs être lancée d’ici la fin du mois.
Après avoir abordé les conditions-cadre, j’aimerais à présent évoquer la question cruciale de l’employabilité. Le Conseil d’Etat est conscient que certains d’entre vous ont de la peine à recruter, et qu’en plus vous devez répondre à de nouvelles exigences formulées par les candidats à l'emploi et les jeunes générations. Les compétences recherchées hier ne sont plus les mêmes que celles d'aujourd'hui, et certainement encore moins celles de demain.
C'est pour cette raison que nous souhaitons accompagner les entreprises genevoises dans l’anticipation et la planification de leurs besoins en main d'œuvre. Cette anticipation permettra entre autres de développer des filières de formation professionnelle très qualifiantes, notamment l'apprentissage qui doit être revalorisé. A cela s'ajoute la promotion de la reconversion professionnelle et l’amélioration de l’offre et de l’accès à la formation continue tout au long de la vie.
Je tiens ici à remercier les associations économiques pour leur participation au sein d'une task force dédiée à l'Employabilité. Le travail fourni par cette task force a permis l'identification d'une série de mesures à mettre en place à différents niveaux. Il s'agit d'une problématique éminemment transversale, que j'aurai à cœur de porter avec mes collègues du Conseil d'Etat et en étroite collaboration avec les partenaires sociaux.
Enfin, je voulais vous dire à quel point l’innovation est importante pour moi. Elle doit jouer un rôle fondamental dans le dynamisme économique de notre région en la propulsant vers de nouveaux horizons tout en stimulant notre croissance. Mais l’innovation ne tombe pas du ciel, elle a besoin de tout un écosystème pour éclore, reposant notamment sur des institutions académiques et de recherche de pointe. La récente 49ème place au classement de Shanghai de l’Université de Genève souligne l’excellence de la recherche dans notre canton et constitue une grande fierté.
Nous devons néanmoins veiller à ne pas affaiblir ce qui fait notre force. En cela, le Conseil d’Etat estime que la conclusion d’accords bilatéraux est essentielle pour notre canton et notre pays. Je le dis ici avec conviction, la rupture des relations avec l’Union européenne constitue un réel danger pour notre place économique, notre place de recherche et d’innovation et finalement nos emplois. Le Conseil d’Etat se réjouit donc de la reprise des discussions avec l’union européenne et forme le vœu que celles-ci aboutissent rapidement.
Mesdames et Messieurs les entrepreneurs, membres de la FER, vous l’aurez compris, ma vision pour l’économie ce sont de meilleures conditions-cadre, renforcer l’employabilité et aussi développer l’innovation. Ce programme j’entends le mener avec vous, vous qui êtes les moteurs et la fierté de notre économie et de notre canton.
Chaque jour, vous faites vivre l’esprit d’entreprendre. Cet esprit, c’est celui de la prise de responsabilité, c’est la conviction profonde que l’audace, l’innovation, le travail, la ténacité font toujours la différence. Je souhaite que par votre exemple l’on puisse tous trouver les ressources nécessaires nous permettant de renouer avec le goût du progrès individuel et collectif.
Mes services et moi-même, nous nous réjouissons de travailler avec la FER Genève, son nouveau directeur, son président, mais aussi avec vous toutes et tous aussi mesdames et messieurs, chères et chers membres de la FER Genève.
Merci beaucoup pour votre attention.
Vive Genève, vive ses entreprises et vive la FER.
Seul le prononcé fait foi.