PFAS dans l'eau potable - derniers résultats

L'association des chimistes cantonaux de Suisse a réalisé une évaluation complète sur la présence de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans l'eau potable.
Si les résultats ne sont pas alarmants, un niveau de vigilance et une information régulière demeurent nécessaires.

Synthèse du communiqué de l'ACCS - 12.10.2023

Fabriquées par l’industrie depuis des décennies, les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) forment un groupe de produits chimiques difficilement dégradables. Parmi elles, on peut citer les PFOS (acide perfluorooctane sulfonique et ses sels) et les PFOA (acide perfluorooctanoïque et ses sels), deux composés entièrement fluorés. En raison de leurs propriétés techniques, ces deux substances ont été utilisées pendant de nombreuses années dans divers processus et produits industriels, notamment dans les textiles, les appareils électroniques, les enduits pour le papier, les peintures, les mousses anti-incendie et les farts.

Elles se distinguent par leur stabilité biologique, chimique et thermique ainsi que par leurs propriétés hydrofuges et antigraisse. Bien que l’UE ait entre-temps largement interdit l’utilisation des PFOS et des PFOA afin de réduire les risques potentiels pour la santé et l’environnement, ces substances sont toujours décelées dans l’environnement, la chaîne alimentaire et le corps humain.

Cinq laboratoires cantonaux ont analysé 564 échantillons d’eau potable prélevés dans toute la Suisse et dans la Principauté de Liechtenstein. Ces prélèvements couvraient l’approvisionnement en eau potable d’environ 70 % de la population suisse. Les analyses n’ont décelé aucun résidu de PFAS dans 306 échantillons (54 %). Tous les échantillons étaient conformes aux valeurs maximales qui figurent dans l’OPBD. Seuls cinq échantillons sur 564 (0,9 %) dépassaient la valeur maximale européenne (directive sur l’eau potable 2020/2184) pour la « somme PFAS » (0,1 μg/l), qui n’est à l’heure actuelle pas contraignante en Suisse. À noter que des voies d’apport ponctuelles de PFAS, comme les terrains d’entraînement à la lutte contre le feu, peuvent souvent expliquer une légère augmentation des teneurs mesurées.