La rage tue encore aujourd’hui dans le monde une personne toutes les 10 minutes. Ce virus est présent sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique, et touche majoritairement les mammifères sauvages, comme les chauves-souris. De par leur proximité et son mode de transmission salivaire, les chiens représentent le trait d’union entre ce réservoir de virus et l’Homme.
La situation sanitaire favorable à l’égard de la rage dans les pays développés comme le nôtre, peut donner un faux sentiment de sécurité à la population. La journée mondiale de lutte contre la rage est là pour rappeler une réalité et éveiller les consciences. La rage est une maladie singulière puisqu’indétectable par les analyses médicales classiques du vivant de l’infecté et nécessairement mortelle une fois les symptômes ressentis.
Des cas récents de chiens enragés découverts en France et en Allemagne, après avoir été ramenés illégalement de pays à risque, nous rappelle à cette réalité. Bien que le dernier cas de rage à Genève remonte à 2003, l’explosion du nombre de cas d’importations illégales fait craindre le retour du virus en Suisse. L’avènement des réseaux sociaux, sur lesquels les publications de vente d’animaux pullulent, combiné aux restrictions liées au COVID19 qui ont accentué le souhait de faire entrer des animaux dans les foyers, expliquent en partie ce phénomène inquiétant.
En plus de veiller à bien s’informer sur les conditions sanitaires d’importation d’un chien ou d’un chat selon le pays de provenance, il est recommandé de ne pas acheter d’animaux de compagnie sans avoir préalablement visité l’élevage ou le refuge d’origine. En pensant faire une bonne action ou une bonne affaire, ces achats peuvent alimenter des trafics très lucratifs qui font rimer « profit » avec « souffrance animale », tout en exposant les acquéreurs avec le risque de faire entrer la rage dans leur foyer.
Le canton de Genève, à la population internationale et fort de ses 200 km de frontière avec la France, est le seul canton suisse à imposer dans sa législation la vaccination antirabique de sa population canine. Cette stratégie vaccinale, qui a prouvé son efficacité depuis 1885, reprend les recommandations d’organismes internationaux ; cependant seuls la vigilance de chacun et le respect des règles sanitaires lors d’importations d’animaux de compagnie, permettront de préserver la Suisse d’une réintroduction du virus de la rage.
Voir aussi