Intoxication alimentaire à Escherichia Coli : non merci !

Intoxication alimentaire à Escherichia Coli : non merci !
Intoxication alimentaire à Escherichia Coli : non merci !
Depuis le début de l’année 2022, en France, les autorités ont observé une augmentation importante du nombre de cas d’infections graves liées à Escherichia coli (E. coli) et/ou de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU). Les investigations menées ont mis en évidence un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées Fraîch’Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli. Très peu de ces pizzas ont été commercialisées en Suisse. Par exemple, dans le canton de Genève, la traçabilité a démontré que seulement 8 Fraîch’Up « 4 Fromages » et 24 « Royale » ont été vendues. Néanmoins, la situation a alerté les autorités suisses et genevoises. Par mesure de précaution, il est rappelé ici que les produits concernés ont fait l’objet d’un rappel, qu’il ne faut pas les consommer et que la transmission des bactéries Escherichia coli peut être évitée facilement par l’application de gestes simples.

Entre les mois de janvier et mars 2022, les autorités françaises ont identifié 41 cas de SHU présentant des caractéristiques similaires. 34 cas supplémentaires sont encore en cours d’investigation. Les cas observés sont survenus dans différentes régions de France métropolitaine, dont 4 en Auvergne-Rhône-Alpes et 2 en Bourgogne Franche-Comté, régions voisines de la Suisse et du canton de Genève. Les malades touchés sont des enfants âgés de 1 à 18 ans avec un âge médian de 7 ans, et 2 d’entre eux sont malheureusement décédés. Les pizzas surgelées Fraîch’Up de la marque Buitoni semblent être à l’origine de cette augmentation importante des cas recensés. Elles seraient contaminées par des bactéries Escherichia coli et le fabricant, NESTLE FRANCE  Buitoni, a choisi de les rappeler.

Dans le canton de Genève, depuis le début 2022, 15 cas d’infections liées à E. coli entérohémorragique ont été détectés. Cette situation correspond à l’incidence habituelle observée chaque année à cette même période pour ce type de maladie sur les 10 dernières années. Il n’y a donc pas lieu de s’alarmer, d’autant plus que les pizzas concernées n’ont quasiment pas été commercialisées en Suisse et à Genève.

Néanmoins, au vu de la situation, le service de la consommation et des affaires vétérinaires, ainsi que le service du médecin cantonal, souhaitent rappeler les règles de base à appliquer pour éviter tout problème lié aux E. coli et autres germes problématiques. Ces recommandations concernent aussi bien les ménages privés que les professionnels de la restauration.

Appliquer les règles de base

  • Cuire à cœur (2 min. à 70°C) les viandes, surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi toutes les préparations contenant de la viande hachée type hamburgers ou boulettes (éviter les cuissons rosées ou bleues).
  • Ne pas consommer crues (ou peu cuites) les préparations à base de farine comme les pâtes à tarte, à gâteau, à crêpes , à biscuits, et autres pâtes à pizza ;
  • Bien respecter les recommandations de cuisson mentionnées sur les produits précuits, surtout s'ils ont été surgelés.
  • Ne pas conserver trop longtemps les plats déjà cuisinés ou les restes de repas, les consommer rapidement  et les réchauffer suffisamment.
  • Laver soigneusement, puis éplucher si possible, les fruits et légumes (y compris les herbes aromatiques), et ce tout particulièrement s’ils sont destinés à être mangés crus (p. ex. en salade ou en gaspacho).
  • Veiller à ne pas remettre de la viande cuite dans un plat ayant contenu de la viande crue sans avoir lavé ce plat (cas fréquent lors de la préparation d'un barbecue, de pierrades et autres fondues à base de viande).
  • Ne pas donner aux enfants de moins de 5 ans du lait cru ou des fromages et autres produits laitiers fabriqués à base de lait cru et n’ayant pas été pasteurisés.

Sans oublier les règles élémentaires d'hygiène 

  • Se laver systématiquement les mains avant la manipulation des aliments et la préparation des repas. 
  • Laver soigneusement les ustensiles de cuisine ainsi que les plans de travail, surtout s’ils ont été en contact avec des aliments crus.
  • Placer rapidement au réfrigérateur (dès qu’ils ne sont plus trop chauds au toucher) les plats cuisinés ou les restes alimentaires afin de limiter le développement bactérien.
  • Stocker les restes d’aliments non encore utilisés dans des boîtes hermétiques fermées (cela évite leur contamination éventuelle).
  • Conserver les aliments crus séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés (cela évite que les aliments crus ne contaminent les autres).
  • Eviter de salir le réfrigérateur avec la terre des fruits et légumes frais (ex. dans le bac à légumes) car elle peut être vecteur de bactéries.
     
Qu’est-ce qu’une Escherichia coli entérohémorragique (EHEC, VTEC ou STEC) ?

Les Escherichia Coli (ou E. coli) sont des bactéries communes, naturellement présentes dans les intestins des hommes et de certains animaux à sang chaud. Dans leurs formes courantes, elles ne représentent pas de danger particulier pour la santé humaine.

 

En revanche, certaines souches d’E. coli, plus rares, sont des formes pathogènes, et dangereuses pour la santé, comme les Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC). Elles peuvent produire une toxine, la vérotoxine, qui appartient à la famille des shigatoxines. Elles sont donc également appelées E. coli productrices de vérotoxine (VTEC), ou encore E. coli productrices de shigatoxine (STEC).


Elles peuvent provoquer des troubles variés allant d’une simple diarrhée à des infections plus graves comme des diarrhées hémorragiques et/ou des problèmes rénaux sévères appelés syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les nourrissons, les enfants en bas âge ainsi que les personnes âgées ou immunodéprimées sont les sujets les plus touchés par les formes graves de la maladie. Or, seules quelques bactéries suffisent pour déclencher une infection. 


Les E. coli EHEC sont présentes dans les intestins de nombreux animaux ruminants (p. ex. veaux, vaches, chèvres, moutons, brebis, cerfs, chevreuils, etc.) sans qu’ils ne soient malades. Elles sont éliminées via leurs déjections naturelles et peuvent ensuite se retrouver dans l’environnement (p. ex. eaux, sols, fumiers, etc.). La transmission à l'homme se fait principalement par la consommation d'aliments contaminés comme la viande insuffisamment cuite, les produits laitiers non pasteurisés à base de lait cru, les végétaux crus (p. ex. salade, jeunes pousses, graines germées, jus de fruits / légumes etc.).

 

Même si les E. coli EHEC supportent bien le froid et peuvent survivre au réfrigérateur ou au congélateur, elles sont cependant détruites par la chaleur de la cuisson.

 

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