A l’arrivée du printemps, les chenilles processionnaires (Thaumetopoea pityocampa) descendent de leur arbre, cheminant à la queue-leu-leu pour aller s’enterrer et se transformer en chrysalide. Leur corps est fortement velu et couvert de soies urticantes et allergisantes qui se détachent très facilement dès que la chenille se sent menacée.
La curiosité du chien peut le pousser à lécher les chenilles qui sont au sol. La substance irritante libérée par les poils des larves provoque une irritation de la peau, de la langue, des yeux, des bronches, pouvant aller jusqu’à une nécrose avancée. Sur des animaux (ou des gens) allergiques, des réactions violentes (œdème de Quincke, choc anaphylactique) peuvent mettre en jeu le pronostic vital.
Attention à ne pas confondre les lésions avec une brûlure ou l’ingestion d’un produit.
Que faire en cas de piqûres ?
Si votre animal se fait piquer, cela représente une réelle urgence vétérinaire.
Le pronostic vital de l’animal dépend de deux facteurs :
- La rapidité d’intervention après l’envenimation pour lutter contre les répercussions générales : oxygénation en cas de détresse respiratoire, lutte contre l’insuffisance rénale, traitement des troubles de la coagulation, etc.
- La sévérité des lésions locales (qui ne peut être évaluée qu’après quelques jours). En effet, en cas de contact important avec la toxine, certains animaux perdent une grande partie de leur langue, ce qui peut rendre toute prise alimentaire très difficile.
Votre vétérinaire traitant est, bien évidemment, l’interlocuteur privilégié. En deuxième intention, contactez au plus vite le vétérinaire de garde de votre région.
En cas de contact buccal, vous pouvez faire lécher au chien un peu de glace (surtout pas au chocolat car cela est toxique pour lui) pour diminuer l’œdème et rincer abondamment langue et bouche avec de l’eau propre, sans frotter (ce qui briserait les poils urticants de la chenille et libérerait ainsi plus de toxines, aggravant l’état de l’animal).
Et le traitement ?
Si l’animal présente une détresse respiratoire à cause d’un œdème de la gorge, il sera mis sous oxygène pour éviter l’étouffement.
Généralement, une injection de cortisone lui sera administrée pour lutter contre l’œdème et l’inflammation ainsi qu’une antibiothérapie et des analgésiques.
Texte et photo : Dr Léonore LINDEN, médecin-vétérinaire, Sion
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