Transition numérique des entreprises et durabilité
Contrairement à une tendance répandue qui considère le numérique comme virtuel, et donc sans conséquences sur le monde physique, la transition numérique a un coût environnemental bien réel. En 2019, le secteur du numérique consommait 5,6% de l'électricité mondiale (source : GreenIT), qui est encore principalement produite à partir de combustibles fossiles. D'autre part, plusieurs études concordantes estiment que le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de serre. Par comparaison, le secteur aérien en représente 2,4%.
Selon une étude de la fondation Ethos sur la responsabilité numérique des entreprises, au vu de la croissance d'utilisation d'objets connectés, de réseaux de communications basés sur une économie centrée sur les données, et de l'utilisation d'algorithmes complexes nécessitant une puissance de calcul toujours plus importante, l'empreinte environnementale de la numérisation est amenée à augmenter de manière exponentielle au cours des prochaines années.
Dans une optique de démarche responsable, il est donc vital pour les entreprises d'agir rapidement aux côtés des individus et des institutions pour limiter l'empreinte environnementale du numérique.
Il est à ce titre important de considérer que dans certains contextes, l'utilisation du numérique peut aussi avoir un impact environnemental positif, en permettant d'optimiser la gestion des ressources, ou de certains processus logistiques. Par exemple, un système de ventilation ou un système d'éclairage lumineux géré automatiquement par un programme en fonction de la présence des collaborateurs sera beaucoup plus économe en électricité qu'un système dont la gestion n'est pas optimisée. De même, dans le secteur des transports, la géolocalisation peut aider à optimiser les trajets, et donc la consommation de ressources.
Ainsi, les entreprises peuvent agir à différents niveaux pour mettre en œuvres des pratiques numériques qui tendent vers l'économie d'énergie:
- Au niveau matériel, en appliquant des politiques d'achat et de renouvellement responsable des équipements numériques, qui tendent le plus possible à en allonger la durée de vie (achat d'occasion, reconditionnement, réparabilité, …), tout en mettant en place des pratiques de recyclage adaptées aux équipements numériques
- Au niveau de la gouvernance de l'entreprise, en utilisant les technologies numériques pour optimiser la consommation d'énergie lorsque c'est possible
- En proposant aux collaborateurs des formations et mises à jour pour une utilisation optimale et responsable des moyens de communication numérique
- En appliquant une stratégie responsable dans le choix de l'infrastructure numérique, et/ou dans celui des prestataires de services informatiques (fournisseurs de services faisant fonctionner des centres de données à l'énergie renouvelable, récupération de la chaleur produite par les serveurs pour chauffer des bureaux, solutions logicielles développées selon les principes de l'éco-conception, …)
Responsabilité environnementale et compétitivité
Au sein d'une entreprise engagée dans une démarche de développement durable, comment diminuer l'empreinte carbone liée au numérique, tout en exploitant ces technologies au mieux pour maintenir sa compétitivité et sa capacité d'innovation? Plus qu'une contrainte, cette démarche, si elle est au cœur de la stratégie de l'entreprise, peut devenir une véritable opportunité de création de valeur pour celle-ci, qui peut alors capitaliser sur une image de marque de qualité pour établir des partenariats de confiance au sein de l'écosystème économique.
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