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Statistiques cantonales

Les 21 domaines : 01. Population

Evolution future de la population

Méthodologie

Projections démographiques
Définition
Les projections de population ne sont pas des prévisions, mais des évolutions futures possibles, voire théoriques, qui ne se réaliseront que si les comportements démographiques des années à venir correspondent aux hypothèses retenues. Ces hypothèses portent sur la mortalité, la fécondité et les mouvements migratoires. Dans les faits, ce sont les hypothèses sur les migrations qui ont le plus d'influence sur les résultats. Les projections de population sont directement utilisées pour les calculs liés à l'évolution de la structure par âge de la population. Les projections de ménages, de logements et de population active sont fondées sur les projections de population. Elles résultent d'hypothèses complémentaires sur les évolutions futures de la structure des ménages, des taux d'occupation des logements et des taux d'activité. La validité des hypothèses relatives aux migrations est liée à la situation caractéristique du canton de Genève, bassin d'emploi principal de la région qui l'entoure (France voisine et ouest vaudois), et, entre autres, aux deux phénomènes suivants :
  • la croissance économique : dans le contexte de la concurrence entre les régions, comment l'économie genevoise et, en particulier, ce bassin d'emploi, vont-ils évoluer ?
  • l'aménagement du territoire et, en particulier, la question de l'étalement de l'habitat principal : comment la population de la région va-t-elle ou pourra-t-elle se répartir sur l'ensemble du territoire ? La progression du nombre de ménages va-t-elle croître à des rythmes différents ou différenciés (selon le type de ménage) dans le canton et en dehors de celui-ci ?
Sachant que, par définition, à un ménage correspond un logement, défini comme le logement principal, la politique d'aménagement du territoire a un pouvoir de régulation ; elle peut limiter ou au contraire favoriser le potentiel de croissance de la population mis en évidence par les projections de population pour le canton.

Différences entre les projections de l'OCSTAT et les prévisions d'effectifs d'élèves du SRED
Avec ses projections, l’office cantonal de la statistique (OCSTAT) présente des évolutions de population à long terme dans le canton de Genève, qui ne se réaliseront que si les comportements démographiques des années à venir correspondent aux scénarios retenus (en termes de mortalité, de fécondité et de mouvements migratoires). Parallèlement à l’OCSTAT, d’autres entités proposent des projections de population pour le canton de Genève : par exemple, l’office fédéral de la statistique (OFS), certains offices de l’Etat de Genève ou des organismes de recherche. Reposant sur des hypothèses différentes et des méthodologies distinctes, les résultats de toutes ces projections ne forment pas un ensemble cohérent.

Les projections de population de l’OCSTAT ne peuvent pas être comparées aux prévisions d’effectifs d’élèves, établies par le service de la recherche en éducation (SRED), du département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) : https://www.ge.ch/dossier/analyser-education/previsions-effectifs-eleves. En matière de prévisions d’effectifs d’élèves, l’usager doit se référer aux chiffres publiés par le SRED.

Différences méthodologiques entre prévisions du SRED et projections de l’OCSTAT

D’une part – et ce premier élément est essentiel –, les populations-cibles (ou périmètres) sous revue ne sont pas les mêmes : élèves scolarisés dans l’enseignement public uniquement, quel que soit leur lieu de domicile – cantonal ou extra cantonal – pour le SRED ; population résidante dans le canton, quel que soit son lieu de travail ou de formation pour l’OCSTAT. D’autre part, les bases méthodologiques sont distinctes : méthode dite « des flux » avec un seul scénario et un seul jeu d’hypothèses pour le SRED ; méthode dite « des composantes » avec plusieurs scénarios et jeux d’hypothèses pour l’OCSTAT. En outre, les hypothèses retenues sont spécifiques : elles se concentrent sur une tranche de la population et une problématique scolaire pour le SRED ; elles sont globales et pour l'ensemble de la population, sans conjecture sur la répartition de la population par niveau de scolarité pour l’OCSTAT. Enfin, les horizons temporels sont très différents : 4 ans pour le SRED, quasi 25 ans pour l’OCSTAT.

Projections 2021 - 2050
Projections de la population résidante
Les projections de population pour le canton de Genève de 2021 à 2050 ont été réalisées par l'Office cantonal de la statistique (OCSTAT) en collaboration avec Statistique Vaud (STATVD), qui a effectué le calcul des projections et traité les aspects scientifiques, notamment en adaptant son modèle au contexte genevois. L'OCSTAT a, quant à lui, élaboré les scénarios et hypothèses (voir ci-dessous : scénarios démographiques), en consultant les services intéressés de l'administration cantonale genevoise ainsi que des partenaires des départements français de l’Ain et de la Haute-Savoie, de même que l’INSEE Auvergne-Rhône-Alpes, et il assure la diffusion des résultats.

Pour la période 2021-2050, trois scénarios probables ont été établis ainsi que trois scénarios improbables dits de portes fermées (sans migrations). Ils figurent dans la publication « Communications statistiques » n° 67 : Projections démographiques pour le canton de Genève. Population résidante de 2021 à 2050.

Le modèle
Contrairement aux exercices précédents, le modèle permet la distinction de l’origine (suisse / étranger) de la population et la prise en compte d’hypothèses migratoires détaillées (solde migratoire intercantonal et international). Partant des effectifs de population résidante permanente répartis par sexe, âge et origine (Suisses et étrangers), ce modèle procède de manière itérative, année par année, pour calculer la population future compte tenu des naissances, des décès, des migrations (arrivées et départs), ainsi que des naturalisations découlant des hypothèses retenues.

Les effectifs de population résidante selon la définition de l’OCSTAT s’obtiennent en ajoutant aux effectifs de population résidante permanente projetés un effectif de population résidante non permanente au domicile principal et un effectif de population résidante au domicile secondaire. Ces ajouts, de même que leur structure par âge et sexe, correspondent aux moyennes observées entre 2013 et 2020.

Projections du nombre de ménages et de logements
Le modèle
Le modèle de projection de ménages et de logements élaboré par Statistique Vaud répartit les populations issues des différents scénarios démographiques dans des ménages et des logements en appliquant des proportions ou de taux appliqués aux effectifs de population projetés. Les projections du nombre et des catégories de ménages dépendent de l’évolution démographique (taille et composition d’âge de la population) et de l’évolution des comportements de cohabitation. Ces comportements sont analysés selon deux dimensions :
  • la taille de ménage (avec combien de personnes vit un individu donné ?),
  • et le type de ménage (quelles relations existe-t-il entre les membres du ménage ?).
Une troisième dimension, la taille de logement, intervient lors de la projection du nombre de logements et leur répartition par taille. Elle dépend du nombre de ménages privés (un ménage occupe un logement) et de la structure d’occupation des logements (combien de pièces occupent les membres du ménage ?).

Projections des ménages
Les projections de ménages portent sur les ménages privés de la population résidante du canton, à savoir les groupes de personnes vivant dans le même logement ou les personnes vivant seules. Ne sont pas compris dans cette étude les ménages collectifs, soit les groupes de personnes vivant dans une collectivité (établissement médico-social, internat, pension, prison, etc.). La répartition de la population dans des ménages et des logements se fait de manière séquentielle, c’est-à-dire par étape. Cette approche garantit notamment la cohérence entre les trois dimensions principales (taille de ménage, type de ménage, taille de logement). Le modèle de projection distingue trois étapes.

Etape 1. Pour chaque groupe d’âges quinquennal et sexe, cette étape distingue la population résidante vivant en ménage privé de celle vivant en ménage collectif. Les projections faisant abstraction des ménages collectifs, seuls les individus vivant en ménage privé sont retenus pour les étapes suivantes.

Etape 2. Cette étape détermine le nombre de ménages privés et leur répartition par taille. Pour chaque groupe d’âges quinquennal et sexe, elle répartit la population vivant en ménage privé dans les ménages d’une à six personnes ou plus.

Etape 3. Cette étape détermine la répartition des ménages par type de cohabitation. Elle répartit la population distribuée par groupe d’âges et taille de ménage dans les différents types de ménages. Le modèle distingue six types de ménage :

1) Personnes vivant seules : ces ménages comptent forcément une seule personne.

2) Couples sans enfant (mariés ou non, hétérosexuels ou homosexuels) : ce type de ménage groupe exclusivement les deux personnes formant le couple. Ces ménages comptent forcément deux personnes.

3) Couples avec enfant(s), (mariés ou non, hétérosexuels ou homosexuels) : ces ménages comportent au moins trois personnes, dont deux adultes formant un couple et au moins un enfant de moins de 25 ans. Ils comprennent également toute forme de famille recomposée. Les couples dont les enfants cohabitant ont tous 25 ans ou plus sont classés dans la catégorie des autres ménages familiaux.

4) Familles monoparentales : ce type de ménage groupe au moins deux personnes, dont un enfant de moins de 25 ans. Les mères ou pères seuls vivant avec un ou plusieurs enfants de 25 ans ou plus sont classés dans la catégorie des autres ménages familiaux.

5) Autres ménages familiaux : dans ces ménages vivent au moins deux personnes apparentées. Ils comportent notamment les couples et les parents seuls vivant avec un ou plusieurs enfants de 25 ans ou plus. Les configurations plus rares telles que les cohabitations de frères ou sœurs adultes, de grands-parents avec leurs petits enfants de même que les ménages comportant plusieurs noyaux (couples ou parents seuls avec enfant(s) et grands-parents) sont également classés dans ce type de ménage.

6) Autres ménages : ce sont les ménages d’au moins deux personnes sans lien de parenté, comme les colocations de jeunes adultes.

Projections des besoins en logements
Les projections de logements sont directement dérivées des projections de ménages. Elles reposent sur l’idée simple qu’il faudra un logement supplémentaire pour chaque ménage additionnel. De ce fait, elles tiennent compte à la fois de l’évolution future de la population (en termes d’effectif et de structure d’âge) et de celle des comportements de cohabitation, mais également d’un troisième facteur, la structure d’occupation des logements, qui permet de répartir les logements futurs selon le nombre de pièces.

Comme les projections de population et de ménages, les projections de logements s’appliquent à la population résidante vivant en ménage privé. En évaluant les besoins de cette catégorie, on fait abstraction de la demande en résidences secondaires et on ne tient pas compte de l’évolution du nombre de logements vacants.

La définition « genevoise » du nombre de pièces est utilisée. Cela signifie qu'une cuisine de plus de 4 m2 est considérée comme une pièce et que deux demi-pièces, par exemple, une chambrette (une chambre de moins de 9 m2) et une cuisinette (une cuisine de moins de 4 m2), comptent comme une pièce supplémentaire.

La quatrième étape du modèle de projection permet de prévoir le besoin en logements Etape 4. Cette étape détermine la répartition des ménages par taille de logement et comprend de deux sous-étapes. Pour chaque groupe d’âges et taille de ménage :
  • 4a) cette sous-étape distribue la population vivant en ménage privé selon quatre groupes d’âges du plus jeune membre du ménage,
  • 4b) cette seconde sous-étape répartit les ménages par taille et selon l’âge du plus jeune membre du ménage dans les logements d’une à six pièces ou plus.

Scénarios démographiques retenus dans le modèle
L'élaboration de projections démographiques nécessite la formulation d'hypothèses sur l'évolution future de la fécondité, de la mortalité et des mouvements migratoires. On appelle scénario démographique un ensemble d'hypothèses relatives à ces composantes.

Les projections de la population résidante de 2021 à 2050 pour le canton de Genève font partie des projections élargies à l’Espace transfrontalier genevois – composé du canton de Genève, du district de Nyon et de la zone d’emploi du Genevois français – dont les résultats seront diffusés ultérieurement par l’Observatoire statistique transfrontalier. Les hypothèses utilisées prennent en compte les interrelations entre le centre de l’agglomération genevoise (le canton de Genève) et les régions périphériques (le district de Nyon et la zone d’emploi du Genevois français).

Pour ces projections, six scénarios ont été élaborés. Les trois premiers scénarios cantonaux illustrent des évolutions futures possibles. Ils peuvent être considérés comme vraisemblables dans le sens qu’ils sont basés sur des hypothèses migratoires réalistes et qu’aucun d’entre eux ne cumule des hypothèses défavorables ou, au contraire, favorables à la croissance démographique. Les trois autres scénarios, en revanche, doivent être considérés comme hautement improbables. Appelés scénarios « de portes fermées », ils simulent l’évolution démographique du canton en l’absence de flux migratoires et se distinguent entre eux par les hypothèses de fécondité et de mortalité appliquées dans les trois scénarios précédemment décrits et considérés comme probables. Le scénario dit de portes fermées I retient ainsi les évolutions de fécondité et de mortalité postulées par le scénario moyen, le scénario dit de portes fermées II celles anticipées par le scénario haut, et le scénario dit de portes fermées III celles formulées pour le scénario bas. L’objectif étant ici d’illustrer la dépendance de l’évolution démographique du canton à l’égard des migrations.

Pour cet exercice, les six scénarios se distinguent par le choix des hypothèses formulées pour le niveau des migrations et/ou de fécondité et de mortalité.

Scénario moyen
Le scénario démographique moyen s’inscrit dans un contexte global complexe, marqué à la fois par des contraintes liées au vieillissement, par une croissance économique qui se veut durable et par une ouverture timide dans un environnement politique incertain. Le solde migratoire annuel moyen du canton s’élève à 2 350 personnes sur toute la période de projections 2021-2050. Il passerait de 1 625 personnes en 2021 à 2 870 personnes en 2030. Par la suite, il diminuerait progressivement jusqu’en 2040 où il atteindrait encore 2 260 personnes et se maintiendrait à ce niveau jusqu’en 2050. Dans ce scénario, la fécondité progresse légèrement et l’âge à la maternité recule sous les effets de la médecine reproductive et des politiques familiales. L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) se situerait à 1,40 enfant par femme entre 2021 et 2030. Il augmenterait ensuite très légèrement entre 2030 et 2040, puis un peu plus pour atteindre 1,45 enfant par femme en 2050. L’âge moyen à la maternité passerait de 33,0 ans en 2021 à 33,8 ans en 2045, puis diminuerait légèrement, grâce à la fécondité des immigrées extra-européennes, pour atteindre 33,7 ans en 2050. Sous l’effet de la progression du niveau de formation de la population, les comportements en matière de santé s’améliorent, en même temps que la baisse de la mortalité due aux maladies non transmissibles ralentit. Les nouvelles technologies médicales plus efficaces se révèlent très onéreuses et inaccessibles à une part croissante de la population. L’évolution de la mortalité telle que postulée dans ce scénario se traduirait donc par une espérance de vie à la naissance passant de 82,9 ans en 2019 à 87,0 ans en 2050 pour les hommes, et de 86,6 ans à 89,3 ans pour les femmes.

Scénario haut
Le scénario démographique haut s’inscrit dans un contexte global dynamique, marqué certes par des contraintes liées au vieillissement, mais également par une solide croissance économique et par un esprit d’ouverture résolu, dans une situation politique axée sur la coopération européenne. Se montant à 3 125 personnes en moyenne annuelle durant la période de projections 2021-2050, le solde migratoire anticipé sous le scénario haut passerait de 2 750 personnes en 2021 à 3 650 personnes en 2030. Il reculerait par la suite jusqu’en 2040 pour atteindre encore 2 820 personnes, avant de progresser à nouveau jusqu’en 2050 pour se situer à 3 100 personnes. L’accès à la formation tertiaire se généralisant davantage, le déficit de fécondité aux jeunes âges continue de se creuser. Ce déficit est pourtant plus que compensé grâce à une large diffusion du « social egg freezing » et une meilleure accessibilité aux traitements de médecine reproductive. La solide croissance économique permet d’ailleurs une politique familiale généreuse. L’ICF postulé pour ce scénario passerait de 1,4 enfant par femme en 2021 à 1,58 enfant en 2050. L’âge moyen à la maternité progresserait entre 2021 et 2040, en passant de 33,0 ans à 33,6 ans, puis reculerait pour atteindre encore 33,3 ans en 2050. La baisse de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires et aux cancers ralentit de manière moins prononcée que sous le scénario moyen. Les hypothèses de mortalité retenues pour ce scénario haut se traduiraient par une hausse de l’espérance de vie à la naissance de l’ordre de 5 ans pour les hommes (87,7 ans en 2050) et de 3 ans pour les femmes (90,0 ans en 2050) par rapport à l’espérance de vie observée en 2019.

Scénario bas
Le scénario démographique bas s’inscrit dans un contexte global moins favorable, marqué par les contraintes liées au vieillissement, par une faible croissance économique, par un blocage politique en matière de coopération avec l’UE et par un repli de la Suisse sur elle-même. S’élevant à 1 600 personnes en moyenne annuelle au cours de la période de projections 2021-2050, le solde migratoire anticipé passerait de 500 personnes en 2021 à 2 150 personnes en 2030. Il diminuerait par la suite jusqu’en 2050 pour atteindre 1 490 personnes. La fécondité des jeunes femmes continue de reculer sous l’effet d’un accès croissant à la formation tertiaire, sans que ce déficit de naissances puisse être compensé aux âges plus élevés. L’ICF anticipé passerait ici de 1,40 enfant par femme en 2021 à 1,32 enfant en 2050. Quant à l’âge moyen à la maternité, il progresserait en passant de 33,0 ans en 2021 à 34,1 ans en 2045, et se maintiendrait ensuite à ce niveau. Les comportements en matière de santé s’améliorent sous l’effet de la progression du niveau de formation de la population, mais de manière moins prononcée que dans le scénario moyen. L’évolution de la mortalité anticipée pour ce scénario se traduirait par un gain d’espérance de vie de l’ordre de 3,4 ans pour les hommes (86,3 ans en 2050) et de 2,0 ans pour les femmes (88,6 ans en 2050).

Projections 2016 - 2050
Projections de la population résidante
Les projections de population pour le canton de Genève de 2016 à 2050 ont été réalisées par l'Office cantonal de la statistique (OCSTAT) en collaboration avec Statistique Vaud (STATVD), qui a effectué le calcul des projections et réglé les questions de nature technique, notamment en adaptant son modèle au contexte genevois. L'OCSTAT a, quant à lui, élaboré les scénarios et hypothèses (voir ci-dessous : scénarios démographiques), en consultant les services intéressés de l'administration cantonale genevoise, et il assure la diffusion des résultats.

Pour la période 2016-2040, quatre scénarios ont été établis. Ils figurent dans la publication « Communications statistiques » n° 53 : Projections démographiques pour le canton de Genève. Population résidante de 2016 à 2040. Les chiffres relatifs à la période 2041-2050 ont été obtenus en prolongeant ces scénarios de la manière suivante : les paramètres de fécondité et de solde migratoire ont été maintenus aux valeurs atteintes en 2040, alors que les paramètres de mortalité ont été projetés selon un rythme légèrement ralenti. Les projections de population ont été prolongées jusqu'en 2050 pour répondre au projet du canton « Genève 2050 » https://www.ge.ch/dossier/geneve-2050.
Projections du nombre de ménages et de logements
Le modèle développé par Statistique Vaud répartit les populations issues des projections démographiques dans des ménages appliquant des proportions ou de taux appliqués aux effectifs de population projetés selon les différents scénarios démographiques. Les projections du nombre et des types de ménages dépendent de l’évolution démographique (dont le vieillissement de la population) et de l’évolution des comportements de cohabitation. Ces comportements de cohabitation sont analysés selon trois dimensions :

- la taille du ménage (avec combien de personnes vit un individu donné ?),
- le type de ménage (quelles relations existe-t-il entre les membres du ménage ?),
- la taille du logement (combien de pièces occupent les membres du ménage ?), pour les projections des besoins en logement.

Le modèle répartit par étapes (de manière séquentielle) la population selon les trois dimensions des comportements de cohabitation.

Projections des ménages

Les projections de ménages portent sur les ménages privés de la population résidante du canton, à savoir les groupes de personnes vivant dans le même logement ou les personnes vivant seules. Ne sont pas compris dans cette étude les ménages collectifs, soit les groupes de personnes vivant dans une collectivité (établissement médico-social, internat, pension, prison, etc.).

Les projections de ménages se réalisent en trois étapes :

Etape 1 : Pour chaque groupe d’âges quinquennal et sexe, cette étape distingue la population résidante vivant en ménage privé de celle vivant en ménage collectif, afin de ne retenir que la première.

Etape 2 : Cette étape détermine le nombre de ménages et leur répartition par taille. Pour chaque groupe d’âges quinquennal et sexe, elle répartit la population vivant en ménage privé dans des ménages d’une à six personnes ou plus.

Etape 3 : Cette étape détermine la répartition des ménages par type de cohabitation. Elle répartit la population distribuée par groupe d’âges et taille de ménage dans les différents types de ménages. Le modèle distingue sept types de cohabitation.

1) Personnes vivant seules : ces ménages comptent forcément une seule personne.

2) Couples sans enfant (mariés ou non, hétérosexuels ou homosexuels) : ce type de ménage groupe les deux personnes formant le couple, mais peut également comprendre des tierces personnes, par exemple des enfants de 25 ans ou plus.

3) Couples avec enfants, (mariés ou non, hétérosexuels ou homosexuels) : ces ménages comportent au moins trois personnes, dont deux adultes formant un couple et au moins un enfant de moins de 25 ans. Ils comprennent également toute forme de famille recomposée.

4) Mères seules : ce type de ménage groupe au moins deux personnes, dont un enfant de moins de 25 ans. Les mères vivant avec un ou plusieurs enfants de 25 ans ou plus sont classées dans la catégorie des autres ménages familiaux.

5) Pères seuls : il s’agit également de ménages comprenant au moins deux personnes, dont un enfant de moins de 25 ans.

6) Autres ménages familiaux : dans ces ménages vivent au moins deux personnes apparentées, par exemple une mère avec son enfant de 25 ans ou plus, deux frères d’âge adulte ou encore une grand-mère vivant avec ses petits-enfants.

7) Autres ménages : il s’agit de ménages d’au moins deux personnes sans lien de parenté, comme les colocations de jeunes adultes.

Projections des besoins en logements

Les projections de logements sont directement dérivées des projections de ménages. Elles reposent sur l’idée simple qu’il faudra un logement supplémentaire pour chaque ménage additionnel. De ce fait, elles tiennent compte à la fois de l’évolution future de la population (en termes d’effectif et de structure d’âge) et de celle des comportements de cohabitation, mais également d’un troisième facteur, la structure d’occupation des logements, qui permet de répartir les logements futurs selon le nombre de pièces.

Comme les projections de population et de ménages, les projections de logements s’appliquent à la population résidante vivant en ménage privé. En évaluant les besoins de cette catégorie, on fait abstraction de la demande en résidences secondaires et on ne tient pas compte de l’évolution du nombre de logements vacants.

La définition « genevoise » du nombre de pièces est utilisée. Cela signifie qu'une cuisine de plus de 4 m2 est considérée comme une pièce et que deux demi-pièces, par exemple, une chambrette (une chambre de moins de 9 m2) et une cuisinette (une cuisine de moins de 4 m2), comptent comme une pièce supplémentaire.

Le passage des projections de ménages aux projections de logements se fait au travers d’une 4e étape.

Etape 4 : Cette étape détermine la répartition des ménages par taille de logement. Elle répartit les ménages par taille et selon l’âge du plus jeune membre dans les logements d’une à six pièces ou plus. Ainsi, l’estimation de la demande future de logements de différentes tailles est basée sur la structure d’occupation des logements genevois. Cette structure tient compte des liens entre taille de logement, d’une part, et taille de ménage et âge des résidants, d’autre part. A noter que l’hypothèse du maintien durable de la structure d’occupation actuelle des logements dans le canton de Genève a été utilisée.

Scénarios démographiques retenus dans le modèle
L'élaboration de projections démographiques nécessite la formulation d'hypothèses sur l'évolution future de la fécondité, de la mortalité et des mouvements migratoires. On appelle scénario démographique un ensemble d'hypothèses relatives à ces composantes.

Les projections de la population résidante de 2016 à 2050 pour le canton de Genève font partie des projections élargies à l’Espace transfrontalier genevois – composé du canton de Genève, du district de Nyon et de la zone d’emploi du Genevois français – dont les résultats sont diffusés par l’Observatoire statistique transfrontalier. Les hypothèses mobilisées prennent en compte les interrelations entre le centre de l’agglomération genevoise (le canton de Genève) et les régions périphériques (le district de Nyon et la zone d’emploi du Genevois français).

Pour ces projections, quatre scénarios ont été retenus. Les trois premiers scénarios cantonaux font partie des scénarios formulés pour l’Espace transfrontalier genevois et illustrent des évolutions futures possibles. Ils peuvent être considérés comme vraisemblables dans le sens qu’ils sont basés sur des hypothèses migratoires réalistes et qu’aucun d’entre eux ne cumule des hypothèses défavorables ou, au contraire, favorables à la croissance démographique. Le quatrième scénario, en revanche, est irréaliste. Son but est d’illustrer l’effet des flux migratoires sur l’évolution de la population genevoise en considérant un solde migratoire nul sur la totalité de la période de projection. Ce scénario-là peut être compris comme un exercice d’aide à la connaissance.

Les hypothèses de fécondité et de mortalité sont identiques pour l’ensemble des scénarios :

Fécondité
L'indicateur conjoncturel de fécondité progresse légèrement, passant de 1,44 enfant par femme en 2015 à 1,54 en 2030, et se stabilise à ce niveau jusqu'en 2050. Cette hausse est accompagnée d’une légère augmentation de l’âge moyen à la maternité (2015 : 32,5 ans; 2030 à 2050 : 33,2 ans).

Mortalité
Entre 2015 et 2050, la mortalité par âge et par sexe continue d'évoluer favorablement, à un rythme cependant plus lent que par le passé. L'écart de mortalité entre hommes et femmes s’amenuise légèrement. Il est ainsi supposé que l'espérance de vie à la naissance (E0) augmente de 80,6 ans en 2010 à 86,8 ans pour les hommes (+ 6,2 ans), tandis que E0 progresse de 85,4 ans à 90,3 ans pour les femmes (+ 4,9 ans).

Par conséquent, les quatre scénarios retenus ne se distinguent que par le choix des hypothèses formulées pour le niveau des migrations.

Scénario I
Le scénario I s’inscrit dans un contexte de croissance économique dynamique de l’Espace transfrontalier genevois. Dans ce premier scénario cantonal, on anticipe une relative concentration du surplus migratoire de l’Espace transfrontalier dans le canton de Genève. Le solde migratoire annuel atteint + 3 050 personnes. Si ce solde est de 10 % inférieur à la moyenne des quinze dernières années, l’accroissement du parc de logements qu’il implique est néanmoins significatif. D’un point de vue actuel, ce scénario peut être considéré comme un scénario-limite, car, en postulant un solde migratoire supérieur sur la durée, on entrerait en contradiction avec les contraintes en matière d’aménagement imposées aujourd’hui par le cadre légal et réglementaire. Cela étant, ce cadre n’est pas immuable et certaines de ces contraintes pourraient être assouplies à terme.

Scénario II
Le scénario II correspond à deux situations opposées pour l’Espace transfrontalier genevois : d’une part, le scénario haut de l’Espace (croissance économique dynamique), pour lequel, contrairement au scénario I, on anticipe une relative diffusion de l’apport migratoire de l’Espace transfrontalier dans ses trois régions ; d’autre part, le scénario bas (croissance économique faible), où l’on pose l’hypothèse d’une relative concentration du solde migratoire dans le canton de Genève. Dans ce scénario, le canton de Genève parvient à accélérer le mouvement de la construction de logements et peut absorber un excédent migratoire annuel de 2 300 personnes. Même si ce solde migratoire est clairement inférieur à celui postulé dans le scénario I, il s’agit tout de même d’un scénario dynamique. Ainsi, l’apport migratoire dépasse de 37 % la migration nette de la période 1980-1999 et l’agrandissement du parc des logements s’accélère significativement.

Scénario III
Le scénario III s’inscrit dans un contexte de croissance économique faible de l’Espace transfrontalier genevois. Le scénario cantonal prévoit une relative diffusion du solde migratoire global dans les trois régions de l’Espace. Le solde migratoire du canton se limite à + 1 600 personnes par an en moyenne. Ce scénario anticipe une évolution comparable à celle observée dans les années 1980 et 1990, quand l’apport migratoire se situait en moyenne à + 1 700 personnes.

Scénario IV « Portes fermées »
Le scénario IV décrit l’évolution qui se produirait en l’absence de migrations au cours de la période 2016-2050. Dans ce scénario « portes fermées », la dynamique de la population genevoise est entièrement déterminée par la fécondité et la mortalité. Il s’agit là d’un scénario jugé irréaliste, dont l’objectif consiste à isoler l’effet des migrations.

Projections 2010 - 2040
Projections de la population résidante
Les projections de population pour le canton de Genève de 2010 à 2040 ont été réalisées par l'Office cantonal de la statistique (OCSTAT) en collaboration avec Statistique Vaud (STATVD), qui a effectué le calcul des projections et réglé les questions de nature technique, notamment en adaptant le modèle au contexte genevois. L'OCSTAT a, quant à lui, élaboré les scénarios et hypothèses (voir ci-dessous : scénarios démographiques), en consultant les services intéressés de l'administration cantonale genevoise, et il assure la diffusion des résultats. La mise à jour des projections à intervalles plus ou moins réguliers est nécessaire, car elle permet de revoir les hypothèses qui les sous-tendent et de tenir compte de la population la plus récente (ici celle au 31 décembre 2010) et de son évolution.

Projections 2004 - 2030
Projections du nombre de ménages
La croissance démographique ne se répartit pas proportionnellement dans les différentes catégories de ménage. Tenant compte des projections de la population résidante selon le sexe et l'âge de 2004 à 2030, le modèle développé par Statistique Vaud (STATVD) s'appuie sur l'évolution de la structure des ménages de 1980 à 2000, telle que la montrent les résultats des recensements fédéraux de la population de 1980, 1990 et 2000. Les hypothèses prennent en compte, entre autres, les phénomènes de décohabitation (désir de constituer de nouveaux ménages pour les jeunes, divorces, vieillissement de la population).

Les projections ont été élaborées en utilisant 24 catégories de ménage, qui résultent de la combinaison de trois critères et qui permettent de les situer dans leur cycle de vie :
  • l'âge de la personne de référence (le plus souvent, il s'agit de l'actif principal), selon qu'il ait moins de 45 ans, de 45 à 64 ans, de 65 à 79 ans, 80 ans ou plus;
  • la présence ou l'absence d'un conjoint pour la personne de référence;
  • la présence ou l'absence d'enfant(s) célibataire(s) vivant dans le ménage, selon les trois situations suivantes: au moins un enfant de moins de 7 ans, le cadet a entre 7 et 15 ans révolus, tous les enfants ont 16 ans ou plus.
Les résultats publiés sont regroupés en 5 catégories de ménage : les personnes seules, les couples sans enfant, les couples avec enfant(s), les familles monoparentales, les autres ménages (ces derniers rassemblent les personnes non apparentées, c'est-à-dire sans lien de parenté direct ascendant ou descendant; par exemple, frères et sœurs, grands-parents et petits-enfants, amis).

Projections des besoins en logements principaux
Pour passer des projections de ménages à celles des logements, le modèle s'appuie sur la structure d'occupation des logements principaux telle qu'elle ressort des résultats des recensements fédéraux de la population. La méthode prend en compte le ménage dans son cycle de vie, en répartissant les logements principaux selon leur taille (ici, selon le nombre de pièces) et selon les caractéristiques propres à chaque ménage, soit l'âge et le statut matrimonial de la personne de référence.

Aussi la plupart des jeunes ménages auront-ils tendance à occuper des logements de plus en plus spacieux au cours du temps (l'âge des enfants prime sur l'âge de la personne de référence), puis, lorsque les enfants quitteront le domicile parental, à rester dans le même logement, même si celui-ci est grand. De plus, pour des motifs souvent financiers, les personnes âgées tendront à rester dans l'appartement qu'elles occupent (car leur logement propose un loyer plus bas que celui qu'elles auraient en déménageant).

Ces phénomènes, ainsi que l'aspiration à vouloir disposer d'un espace plus grand, concourent à l'accroissement de la taille moyenne des logements. Pour en mesurer les effets, les projections de logements ont été calculées à partir des trois hypothèses suivantes :
  • en figeant la structure d'occupation des logements telle qu'elle était en 2000 pour l'appliquer aux projections de ménages (taux bloqués);
  • en extrapolant, tout en l'atténuant, la tendance à occuper des logements plus grands observée au cours des années quatre-vingt et nonante; en effet, il est réaliste de penser que la structure d'occupation va continuer à évoluer dans le sens observé, mais il n'est par contre pas certain que cette croissance se poursuive au même rythme (extrapolation atténuée);
  • en prolongeant la tendance à occuper des logements de plus en plus grands observée principalement au cours des années nonante (extrapolation forte).
Projections de la population active
La méthode retenue pour les projections utilise directement les projections de ménages. Elle s'appuie sur l'observation des taux d'activité (à plein temps ou à temps partiel) par catégorie de ménage et par type de personne. A l'instar du modèle de projections de logements, le modèle retient moins les « effets d'âge » que les effets de « cycle de vie ». Par exemple, le fait que l'entrée dans la vie active se fait de plus en plus tard est pris en compte comme un effet de situation (décohabitation tardive) plutôt que comme un simple effet d'âge (tant que l'on reste chez ses parents, le taux d'activité est plutôt faible). De même, le modèle considère que le taux d'activité des femmes dépend moins de leur âge que de la présence ou non d'enfant(s) de moins de six ans.

Le modèle complet applique ces taux d'activité spécifiques à 24 catégories de ménage et 4 types de personne, pour une année donnée. Afin que l'extrapolation de ces taux reste prudente et n'accorde pas un poids exclusif aux évolutions récentes, elle résulte d'un compromis entre les tendances observées entre 1980 et 2000 (pour un tiers) et celles observées entre 1990 et 2000 (pour deux tiers). Cette extrapolation est désignée par l'expression « extrapolation atténuée ».